ADISQ 2018 : Les nommés sont dévoilés

Cette année, le Gala de l’ADISQ célèbre ses 40 ans. Hier en fin d’après-midi avait lieu le dévoilement des nominations au Club Soda. Dans ce tourbillon de belles surprises et de choix déchirants,  Loud, Philippe Brach, Pierre Lapointe, Hubert Lenoir et Isabelle Boulay dominent.

Andréanne A.Mallette, Guylaine Tanguay, Debbie Lynch-White, Isabelle Boulay et Klô Pelgag sont en lice pour l’Interprète féminine de l’année. Chez les hommes, Marc Dupré, Hubert Lenoir, Ludovick Bourgeois, Patrice Michaud et Philippe Brach s’affronteront. Soit Alfa Rococo, Les Soeurs Boulay, 2Frères , Galaxie ou Kaïn sera couronné groupe ou duo de l’année. C’est le public qui votera pour les lauréats. Tous les détails pour participer aux votes sont ici.

Nous avons profité de l’occasion pour poser quelques questions à plusieurs nommés.

Quel disque québécois a le plus joué en boucle dans votre auto cette année?

Isabelle Boulay : Celui de Beyries, mais, depuis 5 jours, c’est le nouvel album de Paul Daraîche (Ma maison favorite, disponible dès demain).

Valérie BlaisTire le Coyotte, je l’adore!

Yoan : Définitivement Steve Hill! Ça fait à peu près 2 mois qu’il a sorti un album live peut-être. J’ai acheté cet album-là, et ça joue dans mon char , ça a pas d’allure! J’aime vraiment beaucoup Steve!

Roxanne Bruneau :OMG!Loud, c’est sûr, mais, en fait, moi, j’écoute n’importe quoi. J’écoute du Céline Dion, Loud , du métal , j’écoute de tout. Je suis une amoureuse de la musique donc j’ai pas de préférence. J’écoute vraiment ce qui se passe.

Andréanne A.Malette: Y’en a eu beaucoup! Laurence Castera, Pierre-Luc Lessard, Éric Charland, AMÉ , Geneviève Racette…j’en écoute beaucoup.

Beyries:  J’ai écouté beaucoup Hubert Lenoir quand j’étais en tournée en Europe, en Allemagne. Pour moi, Hubert Lenoir existe en Allemagne, c’était vraiment très bon. J’ai  aussi écouté Klô Pelgag quand son album est sorti dernièrement. En anglais, c’est The Barr Brothers et Geoffroy.

Geneviève Leclerc : Écoute, j’ai beaucoup, beaucoup, dans le temps de Noël , écouté Mario Pelchat et les prêtres!Je trippe beaucoup sur Guylaine Tanguay. Je suis dans l’air du numérique, fait que j’aime de tout et j’aime changer de style. Chaque moment a un mood.

Comment se passe l’écriture de tes chansons en anglais versus l’écriture de tes chansons en français?

Beyries : Je compose de la musique sur des chansons en français de Maxime Le Flaguais. La seule chanson que j’ai écrite, c’est la chanson Maman pour ma mère. Je pense que c’est la seule chanson que personne aurait pu écrire pour moi évidemment.J’te dirai que c’est pas mal le même feeling pour moi d’écrire sur un texte en français que anglais.Pour l’instant, je ne ressens pas le besoin d’écrire en français. Je pense que ça prend vraiment un talent que je n’ai pas, je l’ai pas et je l’assume totalement.

Yoan : C’est tout un challenge! C’est quelque chose qui est complètement différent pour moi, mais j’ai appris à aimer ça, j’ai comme vu la langue francophone sous un autre angle. On a une langue très riche, très poétique, puis ça, on dirait je ne me souciais pas de ça. Je me disais que chanter en français, ouais ok, mais pas plus que ça. Mais là, je trouve ça vraiment beau et ça vaut la peine de la chanter. Ça a été un challenge d’écrire en français mais je suis content de l’avoir fait. Je vais continuer d’écrire en français.

L’ADISQ a 40 ans. Avec l’industrie de la musique qui vit constamment des bouleversements,  est-ce que ça te rassure?

Geneviève Leclerc : Il va toujours y avoir de la musique. On a jamais autant consommé de musique qu’en ce moment. C’est dans la façon de répartir les profits qu’il faut refaire le modèle,  mais l’argent a jamais été autant consommé qu’en ce moment. Les artistes vont toujours devoir faire des chansons parce que ça s’appelle du contenu,  fait que t’auras pas le choix. Je pense qu’il faut retravailler, en ce moment, la répartition monétaire, mais, ça, c’est le débat du siècle. On va se croiser les doigts que ça va changer, il y a des choses qui s’en viennent. Ça va bouger pour le mieux.

Isabelle Boulay : C’est rassurant parce que y’a beaucoup d’artisans qui travaillent. Moi, tout à l’heure, quand j’ai reçu mes nominations, j’étais vraiment très heureuse de voir qu’il y avait des gens de mon équipe à la conception et ça m’a beaucoup touchée. Ces disques-là et ces spectacles-là, on les fait pas tout seul, y’a plein d’autres personnes qui entre en synergie avec nous, et célébrer ça, pour moi, c’est pas quelque chose d’égotique.

En quoi la définition du mot interprète a changé?

Geneviève Leclerc : C’est différent. En ce moment, on voit moins d’interprètes qui sont très vocales, mais c’est ce que je suis. Aussi, c’est des modes, on a besoin de ça parce que c’est des vagues, On peut pas toujours avoir la même chose. Un moment donné c’est ça, c’est un cycle. À un moment donné, les interprètes vocales vont revenir. À un moment donné, c’est parce qu’on était saturé , y en avait trop, mais j’espère qu’il y a une petite place pour moi là!

Isabelle Boulay : Je pense que la notion d’interprétation, c’est beaucoup entre les filets puis, en même temps, c’est raffiné. Il y a  même des auteurs-compositeurs qui, le temps d’un disque, deviennent des interprètes, parce qu’on est tous d’abord un interprète. Après, soit on se met a écrire une chanson ou ça a toujours été là, et je pense que la première source du chant, c’est souvent liée à l’interprétation.

On parle beaucoup de la place des femmes dans l’industrie. Qu’est ce que l’ADISQ doit faire pour faire bouger les choses et améliorer la situation?

Andréanne A.Malette: L’ADISQ doit s’ouvrir et être sensible à ça. Sinon, je pense que les femmes doivent pas nécessairement revendiquer, mais prouver qu’on est capable d’avoir notre place. Moi, je suis pas du genre à quémander, à demander pis à supplier. Je suis vraiment du genre à foncer puis à faire  »Je vais la prendre, ma place. » J’ai l’impression que dans les 3 dernières années, c’est ça que j’ai essayé de faire, en tout cas de montrer que j’étais bonne en festival et que je l’avais ma place dans le milieu. Ce soir, c’est vraiment une reconnaissance qui me dit que j’ai vraiment pas travailler pour rien.

Justement, Quel est le plus gros défi que t’as vécu en tant que auto-productrice?

A A-M: Le manque de temps! c’est fou à quel point c’est prenant. J’étais à 90 % femme d’affaire et 10% artiste. C’est sûr que le côté artistique prend un peu le bord. Ça fait vraiment longtemps que j’ai pas écrit de nouvelles chansons. La préparation avant les spectacles est moins bien faite parce que je suis entrain de gérer d’autres affaires. Depuis le début de l ‘été, j’ai une adjointe qui vient stabiliser tout ça, fait que le défi a été de trouver une adjointe adéquate, premièrement, pis d’apprendre à déléguer aussi.

Tu as dit que ta voix n’a jamais eu autant de belles ondes. Pourtant, sur ton album En vérité, tu es beaucoup dans la retenue. Pourquoi?

Isabelle Boulay : Les chansons s’y prêtaient parce qu’une voix, c’est vraiment ma voix à moi. Elle réagit à l’atmosphère des chansons, à la façon dont les arrangements sont faits,  et je pense que c’est un album qui était un peu plus confidentiel dans les expressions, donc ça m’a amenée à chanter de cette manière-là. Naturellement, ma voix s’est posée comme ça.

Comment tu expliques qu’après 25 ans de carrière tu ne connaisses pas encore l’ étendue de ta voix?
Isabelle Boulay : La voix, c’est quelque chose de terriblement humain, surtout que je ne me connais pas totalement encore, mais ça me fait plaisir de savoir qu’il y a des choses encore insondables, et, souvent, ces choses là se révèlent à connaître ma voix.

Beyries a été l’invitée d’Isabelle Boulay lors d’un spectacle pour l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Pourquoi t’as choisi Beyries?

Isabelle Boulay : Parce que je trouvais que, à travers sa voix, c’était quelqu’un qui me fascinait. Je trouvais que sa voix était vraiment connectée sur son âme. Quand je l’ai rencontrée, j’ai été éblouie et je suis encore sur un nuage, sur les points de suspension. Quand on chante avec elle on voudrait que ça s’arrête jamais en fait.

Comment toi tu as vécu ce moment là?

Beyries : Quand je suis arrivée aujourd’hui,  on m’a demandé quel est le plus grand moment que j’ai vécu dans mon année, pis Isabelle est venue tout de suite. En même temps, il y a tellement de grands moments que j’ai vécus dans ma carrière, comme aller chanter à Istanbul. J’ai comme été obligée de dire ça, mais j’ai vraiment été déchirée de dire ça parce que ça a été un moment marquant pour moi cet été mais aussi depuis que j’ai commencé à chanter. Il y avait comme une communion très forte en fait quand on chantait ensemble. C’était vraiment un honneur de chanter avec elle, je recommencerai pour un disque au complet!

Le Premier Gala de l’ADISQ sera diffusé le 24 octobre à 20h00 sur les ondes de Télé-Québec. Le Gala animé par Louis-José Houde sera diffusé sur les ondes d’Ici Radio-Canada Télé le dimanche 28 octobre. La liste de tous les nommés est disponible ici. Ces fêtes de la musique promettent rien de moins que d’être grandioses!

Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média