Carte blanche Juste pour Rire animée par Les Denis Drolet

Hier soir, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, Les Denis Drolet ont offert une carte blanche tout à fait à l’image de la réputation absurde, cinglante, trash et inconfortable qui les précède. Cela a donné droit à un spectacle parfois surprenant et réjouissant mais bien souvent inégal, confus et tombant à plat qui a suscité des réactions assez timides chez le public.

Pourtant, la soirée a très bien commencé avec un Denis barbu (Sébastien Dubé) vêtu d’un veston mauve scintillant jouant à fond la carte de la variété, danseuses burlesques et Jean-François Breau en pilote d’avion en prime. Contre ce manque de modernité et d’évolution, Denis à palette (Vincent Léonard) est intervenu avec la naïveté et la consternation qu’on lui connait. C’est à partir de ce moment que les meilleurs blagues inappropriées sur le consentement et Gilbert Rozon ont eu lieu. Installé sur un scooter et portant un foulard doré, Denis barbu l’a défendu et a rétorqué que la Parade des jumeaux serait le seul endroit où l’on pourra apercevoir les jumelles Rozon. Du solide.

Mike Beaudoin a été le premier invité à se lancer. Sympathique, l’humoriste a bûché très dur pour se rendre sur cette scène. On ressentait sa fierté, et c’était très touchant. Cependant, les blagues qu’il a proposées sur sa fille et la difficulté d’élever des enfants sentaient le réchauffé et ne créaient pas le rythme enlevant dont on s’attend dans un gala de ce genre. Par contre, avec sa passion pour la philosophie complètement assumée et son vocabulaire mêlant à la perfection langage soutenu et expressions populaires, Philippe-Audrey-Larrue-St-Jacques a diverti le public tout en parvenant à le faire réfléchir et lui donner envie de lire la pièce Divines Paroles.

Seule artiste féminine de la soirée, Rosalie Vaillancourt n’a pas eu peur d’oser avec son humour noir impliquant son TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hypersexualité),  ses anciens copains et une fausse couche au revirement pour le moins inattendu. L’humoriste originaire de St-Hyacinthe surprend et se peaufine de fois en fois, nous promettant un avenir brillant qui sort du moule. Une autre femme non conventionnelle a suivi, l’extraordinaire Mariana Mazza. Le public était emballé…jusqu’à ce qu’elle quitte la scène sans avoir prononcé le moindre gag car Denis barbu l’a insulté. Il s’agissait d’une bonne idée mais décevante à la fois, surtout que ces menaces de mort lancées à la plupart des invités lassaient et ne provoquaient que des rires teintés de malaise. Le sketch portant sur l’actualité avec Jean-Sébastien Girard est également tombé à plat car les répliques manquaient de mordant.

Jean-Thomas Jobin, qui est venu présenter un condensé de son excellent spectacle Apprendre à s’aimer, s’est fait damer le pion par Annick, une spectatrice qui a participé au segment sur la diseuse de bonne aventure. Pleine de répartie, la femme a fait dérider l’audience. Même que certains spectateurs, après avoir applaudi le gala froidement, ont avoué qu’il s’agissait du moment fort de la soirée. Ouch…Venus interpréter leurs personnage des Rois de la Main Guy et René de la série Les Appendices, Anne-Elisabeth Bossé et Sonia Cordeau méritaient plus de profondeur. En fin de parcours, Daniel Grenier a sauvé la mise avec un humour inventif et déconcertant de simplicité. Son talent de bruiteur et en jeux de mots ont épaté.

Bref, si le duo en brun retente l’expérience l’an prochain, on espère qu’il versera moins dans l’absurde difficile à déchiffrer et plus dans les blagues toxiques qui frappent magnifiquement où ça fait mal.

Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média

One comment

  1. Normalement j’adore les Denis Drolet, Je m’identifie au barbu. Je viens de « finir  » le gala 2018 Juste Pour Rire Carte blanche. Finir en 4 heures un gala de 1 h 30 à la télé…J’ai été indisposé par autant d’amateurisme de l’ensemble; animateurs, invités et contenus. Sincèrement, on m’aurait « donné  » 10$ pour y assister que j’aurais remboursé. Des chiens « gorochés » dans un jeu de quilles, gênant, pénible, vide, confus dans une salle chauffée à bloc par un malaise perceptible. Juste pour dire, tant qu’à se planter creux, plusieurs des participants auront de la misère à refaire surface. Ça me rappelle pourquoi je n’écoutais plus ces galas depuis des années…

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