Le costaud vécu de Frank Custeau

Hier soir, à 17 heures tapantes, en ce premier jour de la trentième édition des FrancoFolies, la grande scène Coors Light, avec ses tables qui lui confèrent une ambiance chaleureuse rappelant celle des salles intérieures,  a accueilli Frank CusteauVêtu élégamment d’une chemise et d’une cravate, cassant ainsi légèrement  son image punk le rattachant à son défunt groupe Les Conards à l’orange, le chanteur a offert un concert acoustique tout en humour et humilité qui a fait franchement du bien.

Présentant ce spectacle pour la toute première fois avec le sympathique claviériste Andy, Frank a d’entrée de jeu démontré pourquoi son prénom et celui des Francos riment avec franchise. Grâce à un ton humoristique ironique et sans prétention, l’artiste a livré des textes immensément personnels empreints d’une rare authenticité. Sans détour et tabous, il s’est dévoilé tantôt délicat tantôt plus cocasse en abordant le difficile deuil de son père, la consommation excessive d’alcool, la thérapie par le pot et le bonheur de simplement jouer de la musique. À aucun moment, Frank Custeau a donné l’impression de chercher la pitié des spectateurs. Il est resté fidèle à lui-même en faisant ce qu’il aime, et tant mieux si le public a pu s’y identifier.

Mêlant les pièces de son album solo Départs d’août (paru en mars 2018) à des reprises de Connards à l’orange et des Beattles (en français svp!), Custeau a donné une performance vocale solide malgré une certaine nervosité qui, évidemment, se comprenait fort aisément. Ceci dit, il n’a pas eu peur d’étaler des émotions pures, notamment sur les pièces Le goéland et Le cimetière, qui explorent respectivement la triste acceptation de vivre des vies inutilement compliquées et les regrets face aux rêves qui ne se concrétisent pas.

L’attachante complicité entre Frank et Andy contribuait à rendre certains moments encore plus sincères et mémorables. Cela ne paraissait aucunement qu’ils montraient publiquement ce spectacle pour la toute première fois. Les petits sourires satisfaits d’Andy lorsqu’il tentait une improvisation étaient beaux à voir. Le son de son clavier s’apparentant (fort probablement volontairement) à un orgue d’église se prêtait magnifiquement à l’ensemble des titres de Frank, spécialement sur Custeau sacrait, un morceau qui s’est révélé sacrément poignant  et social sous ses couches bien touffues de jurons québécois. De plus, les deux musiciens semblaient s’amuser follement lorsqu’ils livraient en toute simplicité des chansons davantage comiques comme Robert Motivé.

Si vous êtes intéressés à voir Frank Custeau sur scène, vous pouvez consulter ici son horaire estival!

Sur ce, bonnes Francos! 🙂

Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média