« Elle était une fois » Debbie Lynch-White

C’est une Debbie tout à fait resplendissante qui a fait son entrée sur scène, hier soir, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts pour la Première médiatique de son tout premier spectacle musical « Elle était une fois », spectacle, d’ailleurs, que nous attendions tous dans la plus grande effervescence.

Un tapis rouge était tenu tout juste avant, à 19h, attroupant inévitablement les spectateurs qui ne voulaient rien manquer. Le premier arrivé, armé de son plus beau sourire, fut nul autre qu’Alex Perron de qui on réussit même à tirer un fou rire totalement contagieux. Quelques instants plus tard, c’est dans une grande générosité, celle qu’on lui reconnaît d’office, que l’animatrice Marie-Claude Barrette vint à son tour s’y faire photographier, entre deux conversations sympathiques avec des dames, qui, emballées, tentaient de contenir leur excitation. Entre temps, la présence de la ravissante Laurence Leboeuf (qui ne passa toutefois pas sur le tapis rouge) fut également notée. Ève Landry et Jérôme Charlebois, ainsi que leur accompagnatrice ont brillé de leur présence.

Crédits photo © Angéline Gosselin

20h et des poussières.

Entrée en scène de Debbie. Sous un parapluie, une lumière bleue la surplombe et les musiciens (qu’elle surnommera affectueusement ses magiciens, plus tard durant le concert) Gabriel Gratton (direction musicale et clavier), Simon Pedneault (guitares) et Lisandre Bourdages (batterie) l’accompagnent tout en notes et en mélodies. Elle se dévoile enfin pour entonner La vie d’factrie de Clémence Desrochers. Malgré que l’on puisse deviner, s’imaginer la grande nervosité qui l’habite à ce moment précis, elle semble en maîtrise de tout, radieuse comme mille dans sa robe noire ornée d’une délicate broderie surpiquée d’oiseaux aux ailes dorées. Tout comme eux, nous pouvons le dire, Lynch-White a déployé ses ailes, hier soir. Elle s’est envolée en s’exposant à nous dans la plus belle humilité, une intimité désarmante et touchante, le tout agrémenté d’une pointe d’humour.

Une fois ce titre terminé, l’artiste multidisciplinaire salue son public et lui lance, ironique, que « ce soir à Montréal, c’est comme une générale », soulignant qu’ils [Debbie et sa précieuse équipe] se laisseraient le droit et la place à l’erreur. Consciente de ne pas être un sujet à chanson, comme le dit Clémence Desrochers dans ce même morceau, elle nous livre qu’en montant ce spectacle, ce qu’elle souhaitait au fond, c’était de nous partager son amour pour le chant, et, plus précisément, nous dévoiler sa trame musicale… Mais pas n’importe laquelle. Les chansons qui l’ont marquée, qui l’ont fait pleurer ou qui l’ont profondément touchée, toutes, chantées par des femmes! D’où le titre de son spectacle. Une mise en lumière, un hymne, un honneur aux grandes dames de la chanson.

Crédits photo © Angéline Gosselin

Tout au long de cette représentation, l’éventail ratisse large, tant en choix et en styles, qu’en époques et en magnifiques adaptations. On passe aisément, entre quelques anecdotes savoureusement racontées, d’une chanson à l’autre, allant de I try de Marcy Gray à Dis, quand reviendras-tu? de Barbara, passant par Wannabe des Spices Girls jusqu’à Si c’était vrai de France D’Amour et Y’a les mots de Francine Raymond! Il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts, mais on sent vraiment, par ses interprétations fignolées, que Debbie n’a pas choisi ces chansons dans le but de plaire à son public, mais parce qu’elle les aime sincèrement. Le public aime immanquablement à son tour : qui resterait de glace face à son attendrissante personnalité et son indéniable talent, témoignant de grands classiques de la chanson féminine, telle une douce prière? Et c’est ni plus ni moins ça, car nous aurions prié pour que la soirée ne s’arrête jamais tant il était agréable d’être en sa compagnie. Nous nous serions crus au milieu de son salon pendant le temps des fêtes. En tout cas, je m’imagine bien à quoi les roadtrips peuvent ressembler avec elle! Exaltant.

Mais qui dit spectacle de musique, dit nécessairement performances favorites et je ne saurais passer à côté de vous en parler! Que dire de son interprétation de Dear Mr. President de Pink qu’elle livre avec brio? Déjà, le choix de chanson est astucieux encore (et surtout) en ces temps, mais de plus, explique-t-elle sur scène, ça rejoint beaucoup ses valeurs. Debbie nous raconte que la chanteuse Pink l’avait initialement écrite en s’adressant au Président Bush pour lui dire « On va aller prendre une marche, on laisse de côté l’argent, la guerre, on va parler de tout ce qui se passe dans le monde » et dans laquelle elle lui demande « How do you sleep at night, how do you walk with your head held high ? ». Paroles qui, nous n’en sommes pas étonnés, s’appliquent très bien encore aujourd’hui et, j’oserais dire, plus que jamais vis-à-vis le Président Trump. Frissons garantis au son de cette interprétation. Laissez-vous transporter!

Crédits photo © Angéline Gosselin

Je ne peux ignorer ses interprétations de Destin, signée Jean-Jacques Goldman et performée par Céline Dion et de Hometown Glory de Adele (durant laquelle, notamment, la sono était incroyablement bien maîtrisée ce qui mit l’étendue de sa voix au premier plan), parmi mes moments préférés de la soirée.

Finalement, je me dois de parler de son interprétation d’Hymne à l’amour d’Edith Piaf. En effet, les premiers échos qui se firent entendre, décrochèrent des murmures empreints de fébrilité à la salle entière. Performance, c’en est une promesse, d’une beauté à vous décrocher la larme à l’œil. « Dieu réunit ceux qui s’aiment ». Nous pouvons certainement l’affirmer au lendemain de ta soirée, Debbie, c’est très certainement parce que nous t’aimons que nous nous sommes réunis en aussi grand nombre… Pour nous laisser bercer par ta voix à la fois douce et puissante. Merci pour tout.

La soirée se termina inévitablement sur une chaude ovation décrochant une touchante émotion chez l’artiste qui se ressaisit ensuite pour nous livrer (nous les attendions) deux titres de La Bolduc.

Pour voir « Elle était une fois », et je vous le recommande vivement, cliquez ici.

Crédits photos : Angéline Gosselin/Éklectik média

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