L’irrésistible Charlotte Cardin à l’International de montgolfières

Dès les premiers instants, on savoure déjà la présence de celle qui a l’étoffe pour briller à l’internationale. Alors qu’elle a fait de rares apparitions dans les festivals cette année, la jolie Charlotte Cardin a livré un concert bien à son image à l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu mardi soir dernier. Accompagnée de ses deux musiciens, Charlotte a offert à son public une formidable prestation entremêlant la quasi totalité de son répertoire, des covers et des morceaux fraîchement écrits.

Dotée d’une voix unique et d’une fine plume à la fois douce et désarmante, ce n’est pas pour rien que son nom est sur toutes les lèvres. Rien qu’avec son interprétation de Les échardes, le public qui chantonnait avec elle était déjà conquis. Baignant dans un style plutôt jazz qu’on lui connaît, la jeune chanteuse de 22 ans a livré ses pièces, la plupart du temps au piano, d’une singulière maturité. Qu’il s’agisse de nouveautés qui frappent fort avec Black and dices et Paradise Motion, ou bien de son duo d’avec le rappeur HusserLike It Doesn’t Hurt, issu de son EP, l’aisance dont elle fait preuve vocalement ne passe pas inaperçu. Elle a enchaîné de manière adroite des pièces phares telles que Big Boy et Talk Talk.

©Louis-Martin Leblanc

Cardin a invité l’auteur-compositeur-interprète Aliocha Schneider à se joindre à elle le temps de deux morceaux dont Flash in the Pan, provenant de l’album de ce dernier, Eleven Songs. Un agréable moment tout en douceur et en simplicité. Elle a également profité du festival afin d’y présenter des nouveautés telles que California et Main Girl, qui deviendra un single prochainement. Que ce soit grâce à d’excellents covers comme Wicked Games de Chris Isaac ou Go Flex de Post Malone, elle sait pertinemment s’approprier les pièces comme si elles les lui appartenaient.

Malgré une musique trop forte à plusieurs occasions, rendant l’écoute parfois inconfortable, Cardin jouit d’une parfaite maîtrise de sa voix. Bien que son style lui colle totalement à la peau, j’aimerais la voir explorer d’autres avenues afin d’élargir ses horizons et ainsi propulser davantage son incroyable talent et éviter ainsi une quelconque lassitude d’entendre perpétuellement le même son.

C’est avec la chanson bien chargée en émotion Dirty Dirty, au grand plaisir des fans, que Charlotte a particulièrement assuré. Le deuxième titre francophone du EP, Faufile, a finalement servi de conclusion à cette prestation plus que réussie, en chœur avec les gens présents, valsant à bout de bras leur lampe de leur téléphone cellulaire. Charlotte Cardin impressionne par son talent qui lui semble si naturel.