Gémeaux 2018 : la confiance nouvelle de Ludivine Reding

La trente-troisième édition du Gala des Prix Gémeaux se tiendra le 16 septembre prochain. Tous les yeux seront tournés vers le phénomène télévisuel de l’année, Fugueuse, pour connaître l’accueil que l’Académie lui réserve, surtout à son interprète principale, Ludivine Reding, qui a bouleversé le Québec en entier avec sa touchante Fanny Couture. Lors du dévoilement des nominations en juin dernier, nous avons eu la chance de nous entretenir avec la comédienne de 21 printemps afin d’aborder la deuxième saison de la série, ses nouveaux projets, la place de la jeunesse à la télévision et l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs.

Les Gémeaux ont beaucoup mis l’accent sur les nouveaux visages et ont nommé un bon nombre d’acteurs pour la première fois. Comment as-tu accueilli ce vent de changement?

Je trouve ça important. Il y a toujours de la place pour des nouveaux visages,  et j’en suis l’exemple parfait! Avant Fugueuse,  je n’étais pas connue, et donner cette chance-là, c’est la plus belle chose au monde. Au début, je me suis dit q’ils ne me choisiront jamais,  car je ne suis pas assez connue, mais ils m’ont fait confiance. Je pense que ce qui est arrivé aussi à d’autres acteurs comme André Kasper dans Hubert et Fanny est la preuve que les nouveaux visages ont leur place là. Je suis super reconnaissante que ça me soit arrivée, et je le souhaite à pleins d’autres gens parce qu’ils le méritent.

Tu dis souvent que tu as fait le deuil du personnage de Fanny. Comment peut-on véritablement faire le deuil quand tu sais que tu vas embarquer dans une deuxième saison?

Faire le deuil, c’est plus comme passer à autre chose parce que, à un moment donné, il faut bien péter la balloune même si la bulle dans laquelle on est avec Fugueuse est encore présente. Ça fait longtemps que c’est fini, mais ça fait encore partie de ma vie. Les gens m’en parlent constamment. Donc, le deuil, c’est juste de mettre Fugueuse un peu de côté car j’embarque sur un nouveau projet, Clash. Pour le moment, je veux me concentrer à fond sur ce projet. Je trouve ça l’fun d’embarquer dans un nouveau projet qui est totalement différent et qui va montrer aux jeunes qui ont écouté Fugueuse que je suis capable de faire autre chose. Ce n’est pas le deuil totalement car je sais que ça va revenir et j’ai tellement hâte, mais c’est pas pour tout de suite, donc c’est vraiment de se mettre de côté.

Justement, tu fais d’autres rôles jeunesse dans des séries comme Clash et La dérape. Dans les séries destinées aux jeunes,  on voit souvent les mêmes visages. Par exemple, Camille Felton joue ta meilleure amie autant dans Fugueuse que dans La dérape. Est ce que tu as parfois un petit peu peur qu’on associe trop les mêmes acteurs aux séries jeunesse au Québec?

Je ne considère pas Fugueuse comme une série jeunesse. Le public de Fugueuse est très large. C’est une série événement et dénonciatrice. C’est triste que les jeunes devaient l’écouter et qu’ils l’ont écoutée, mais, en même temps, c’est pour ça que la tranche d’âge de 12 à 80 ans est fabuleuse. La dérape a été tournée avant Fugueuse. C’est comme un peu drôle que Camille soit tombée sur le même rôle pour les deux projets, mais si les jeunes aiment la série, ils vont s’attacher à la série, que tu sois connu ou non. Par exemple, dans Clash, ce sont tous des nouveaux visages, du moins des visages que les jeunes ne connaissent pas vraiment. Ces acteurs méritent d’être connus parce qu’ils sont super bons. Je pense à Rose-Marie Perreault qui est une actrice formidable qu’on voit beaucoup dans les films, mais qui n’a pas fait de série jeunesse encore, à Alexandre Nachi qui joue dans 1991 qui et qui a le premier rôle sur Clash ou encore à Alex Godbout qui joue dans L’heure bleue, une série qui n’est pas jeunesse du tout.

Tu as tourné dans un film qui va sortir bientôt , Wolfe. Comment avoir joué Fanny te prépare aux autres rôles dramatiques que tu fais? Est-ce que tu sens une différence?

Wolfe, je l’ai tourné bien avant Fugueuse, mais je l’ai vu et je vois l’énorme cheminement que j’ai fait depuis Fugueuse. Maintenant, Wolfe, on dirait que c’est la lignée d’avant, mais ça reste quand même spécial. Je vois plus un changement avec Clash. Je me sens ultra confiante ou, en tout cas, plus confiance qu’avant. De toute façon, au rythme où on tourne Clash (une quotidienne) il faut l’être , il faut avoir cette confiance-là et ne jamais se remettre en question. Sinon, c’est dur quand même à relever. Il faut que tu sois content de ce que tu fais. La méthode de travail que j’ai développée sur Fugueuse , je l’ai tout le temps avec moi. Comme on tourne vite sur Clash, il faut que tu sois préparée, et, oui, je me sens plus en confiance et prête, mais j’ai toujours à apprendre et j’apprends énormément avec Clash. Reste que Fugueuse m’a apporté beaucoup. Je sors tellement grandie de cette expérience là, donc, ouais, merci Fugueuse, ça a vraiment été exceptionnel!

Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média