Le malade imaginaire : une relecture hilarante

Jeudi dernier, le 30 janvier 2020, nous avons eu l’agréable tâche d’assister, au Théâtre du Rideau Vert,  à la première médiatique de l’ultime pièce de Molière , Le malade imaginaire, un malade imaginaire revu et rendu encore plus hilarant grâce à la mise en scène deMichel Monty  et, à l’occasion,  grâce à quelques pointes d’accent  »québécoé à se rouler par taiiire », oeuvre du personnage de Béline.

Cette production  met en vedette Anne-Marie Binette (Angélique, la fille d’Argan), Violette Chauveau (Toinette, la bonne), Patrice Coquereau (Docteur Diafoirus), Luc Guérin (Argan, le malade imaginaire), Émilie Lajoie (Béline, la seconde épouse d’Argan), Didier Lucien (Docteur Purgon), Benoit Mauffette (Béralde, le frère d’Algan et le notaire), Maxime Mompérousse (Cléante), Frédérick Tremblay (Thomas Diafoirus) ainsi que les musiciens Bruno Routière et Matthias Soly-Letarte.

Ils ont évolué dans un décor on ne peut plus contemporain signé Guillaume Lord. Les costumes, parfois ludiques  mais toutefois à leur place, sont l’œuvre de Marc Sénécal. Quel jeu de la part des comédiens! Chacun y est allé à fond de train dans l’interprétation de son rôle. Ils n’ont rien épargné pour rendre leur personnage le plus réaliste possible. Utilisons une expression bien connue pour qualifier la performance de Luc Guérin dans le rôle du Malade imaginaire : plus malade que ça, tu meurs! Luc Guérin étant Luc Guérin, c’était presque normal  de recevoir une telle performance de sa part, sans toutefois l’avoir prise pour acquise. Par contre, j’ai été personnellement fort impressionnée par Violette Chauveau (Toinette la bonne) et Émilie Lajoie (Béline, la deuxième femme d’Argan). Elles n’avaient qu’à apparaître sur la scène pour que mon attention entière s’aiguise et qu’un fou rire ne me prenne ; ce sont donc mes coups de cœur.

Le sujet de la pièce est Argan, le malade imaginaire, qui a épousé en seconde noce Béline qui, elle, feint lui vouer un amour inconditionnel alors qu’elle ne souhaite que sa mort pour pouvoir hériter. Il reçoit une multitude de traitements, consomme une panoplie de médicaments, tous plus inefficaces les uns que les autres, qui lui sont prescrits par une foule de médecins qui sont plus intéressés par le prestige de le soigner que par leur leur serment d’Hippocrate. Toinette, sa fidèle bonne, va même jusqu’à se déguiser en médecin afin de pouvoir percer leur jeu. Argan, de son côté, est même prêt à trahir le bonheur de sa fille pour obtenir les soins qu’il pense avoir de besoin. Toinette réussit à mettre en scène un scénario dans lequel Argan doit faire le mort afin qu’il découvre les sentiments que lui vouent ces différentes personnes.

Sans  mauvais jeu de mots, le coup de théâtre,  à mon avis, c’est l’apparition des deux musiciens et leur interprétation d’un succès de notre Bolduc, J’ai un bouton sur le bout de la langue, accompagnée d’un quadrille ; une scène qui n’a pas sa pareille. Une pièce à ne pas manquer et qui demeure à l’affiche du Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 29 février. Des billets sont encore disponibles ici

Crédits Photos : Jean-François Hamelin