Pentatonix : une première fois à Montréal

Le groupe d’a cappella le plus aimé au monde

Le chemin parcouru par le groupe Pentatonix est impressionnant. Après huit années de succès à travers la planète, le groupe d’a cappella composé de Scott Hoying, Mitch Grassi, Kirstin Maldonado, Kevin Olusola et Matt Sallee (le successeur d’Avi Kaplan), nous fait l’honneur de leur présence pour la toute première fois à Montréal, mardi soir dernier, au Centre Bell. Dans un amphithéâtre bien garni, tous attendaient fébrilement les performances vocales inouïes du groupe. Bien entendu, ils ont été à la hauteur de leur renommée et nous ont offert une soirée des plus agréables. C’est tout de même impressionnant que l’entièreté du spectacle, d’une durée de 1 h 45, repose sur leurs voix uniquement. Un exercice qui demande énormément de justesse et de contrôle. À travers des covers, des chansons originales ainsi qu’un visuel immensément riche, le groupe d’a cappella le plus aimé au monde n’a pas déçu son public montréalais.

Des premières parties parfaites

À l’image même de Pentatonix, ils ont pris soin de trouver des premières parties correspondant parfaitement aux valeurs véhiculées par le groupe, c’est-à-dire le body positivity et le self-confidence. Ainsi, les filles de Citizen Queen et Rachel Platten étaient toutes désignées pour nous offrir de délicieuses mises en bouche. Le groupe entièrement féminin d’a cappella a ouvert le bal avec la chanson Killing Me Softly. Mais c’est leur performance de Evolution of Girl Groups (la vidéo a d’ailleurs cumulé plus de 9 millions de vues sur YouTube), parcourant les époques des chansons populaires de groupes féminins, qui a surtout fait bien plaisir aux spectateurs. Leur présence était de courte durée, mais hautement réjouissante.

C’est une splendide Rachel Platten, vêtue de son une-pièce orangée, qui nous a par la suite accueillis à bras ouverts. Cette dernière ne se doutait pas qu’après des années de dur labeur, elle connaîtrait un succès retentissant avec la chanson qui a tourné dans toutes les radios Fight Song. J’ai particulièrement apprécié découvrir son côté humain et très connecté aux autres. Elle sait trop bien que la vie peut parfois donner du fil à retordre. D’ailleurs, elle a fait un discours émouvant sur le fait de ne pas lâcher ses rêves, même si tout semble aller dans le mauvais sens. Platten nous a offert, entre autres, les chansons Broken Glass, You Belong (qui traite de sa maternité), Perfect For You et, évidemment, Fight Song. Mention spéciale pour la très énergisante Stand By You où elle n’a pas hésité une seule seconde à rejoindre les spectateurs pour leur donner des câlins, prendre des selfies et danser avec eux.

Une incroyable évolution

Pentatonix a le sens du spectacle, et ça paraît. Chacun des membres du groupe a une spécificité vocale qui lui est propre, ce qui donne leur raison d’être au sein du quintet, en passant par la voix grave de Matt à la voix claire et aiguë de Mitch, par le beatboxing de Kevin à l’immense spectre vocal de Scott ainsi que par la voix pure de Kirstin. Après plus de huit longues années à parfaire leur don du ciel, ils n’ont plus rien à prouver à quiconque, sinon de continuer à nous éblouir. C’est également pour leur charme irrésistible et leur ouverture d’esprit qu’ils ont réussi à rassembler une belle communauté qui les suit de près (16 millions d’abonnés sur YouTube). Durant le concert, ils se sont essayés à parler la langue de Molière et leur effort pour bien prononcer les mots était tout à fait adorable.

Tout commence par un beau visuel d’un ciel étoilé, ils amorcent leur mashup du groupe Daft Punk (chanson pour laquelle ils ont remporté un Grammy Award en 2015). Leurs voix, en symbiose parfait, résonnent dans tout le Centre Bell. Vêtus de noir et de blanc sertie de paillettes, ils ont enchaîné avec High Hopes de Brendon Urie (chanteur de Panic! at the disco). Le quintet a puisé autant dans leurs covers que dans leurs chansons originales. Un point qui est malheureusement regrettable, à mon humble avis, c’est qu’ils ont peut-être misé trop sur la quantité au détriment de la qualité. Leurs medleys contenaient tellement de bribes de différentes chansons que nous n’arrivions pas à les savourer à leur juste valeur. Il aurait été nettement plus sage de présenter des chansons complètes pour apprécier de belles façons leur talent incroyable. Le meilleur mashup a été assurément celui des chansons d’Ariana Grande (One Last Time, Break Free, Love Me Harder, 7 Rings, God Is A Woman).

Pour ce qui est de leur répertoire original, ils nous ont offert Can’t Sleep Love, Come Along, Natural Disaster et On My Way Home. Ils nous ont même présenté en grande primeur leur nouvelle chanson, intitulée Happy Now. Une chanson qui fait du bien et qui donne envie de bouger. Parmi les moments forts de la soirée, et il y en a eu plusieurs, ce sont les reprises de Shallow (Lady Gaga/Bradley Cooper), The Sound Of Silence (Disturbed), et Hallelujah (Leonard Cohen). Il ne manquait, à mon grand regret, que leur sublime version de Say Something (A Great Big World) pour que tout soit parfait. Il ne faut pas passer sous silence le moment parfait de l’interprétation magistrale de Bohemian Rhapsody (Queen) avec Mitch Grassi en lead vocal. Tout à fait saisissante !

Kevin Olusola a eu son moment en solo durant la soirée. S’accompagnant au violoncelle, il nous a démontré tout son savoir faire avec son instrument à cordes et sur son beatboxing diablement parfait. En commençant par la chanson thème de Games of Throne, la foule a été conquise sur le champs. Ce n’est pas pour rien que son confrère Scott le considère comme le meilleur beatboxeur au monde. Un moment où tous les yeux et les oreilles étaient rivés sur lui. Il a même eu droit à une belle ovation tellement sa prestation était grandiose.

Somme toute, Pentatonix nous a offert un spectacle bien à leur image et coloré. Ainsi, ils font connaître au grand public le merveilleux monde du chant a cappella. Utiliser leur voix, et uniquement ça, dans la totalité du show, c’est tout de même tout un exploit. Visitez leur chaîne YouTube pour celles et ceux qui ne les connaissent pas encore, ils sont vraiment talentueux et hyper attachants.

Crédits photos : © Matthy Laroche / Éklectik Média