Rien de nouveau sous le Soleil de minuit, mais…

Des films destinés aux adolescents qui ont pour trame narrative une histoire d’amour tragique impliquant une maladie incurable, c’est loin d’être nouveau sous le soleil! Pourtant, un bon nombre de cinéphiles continuent d’en consommer avec avidité malgré la prévisibilité. Les studios répondent donc abondamment à la demande. Le dernier en lice diffusé en salle, Soleil de minuit, correspond en tous points à ce qu’on a vu maintes fois  : une romance plaquée, une distribution inégale, un scénario sans risque, un torrent de larmes… Malgré tous ces éléments, le long-métrage parvient à nous faire passer un bon moment de détente.

Cette fois-ci, la jeune demoiselle qui a une situation de vie atypique se nomme Katherine  »Katie » Price (Bella Thorne). Elle souffre du Xeroderma Pigmentosum, une rare et mortelle allergie au soleil qui la force à sortir uniquement la nuit. Du haut de ses 17 ans, l’auteure-compositrice-interprète en herbe tente de rester positive même si elle refoule intérieurement toutes ces expériences normales qu’elle peut difficilement vivre comme voir un coucher de soleil se refléter sur la mer. Elle commence toutefois à expérimenter sa vie de jeune adulte lorsque son voisin, Charlie (Patrick Schwarzeneger, le fils de vous savez qui) s’intéresse enfin à elle. Se sentant enfin comme les autres, Katie cache la vérité sur sa condition à son nouvel amoureux…jusqu’à ce que son état s’aggrave…

Oui, on a encore droit au fameux béguin entre deux voisins d’enfance qui se remarquent lorsqu’il est trop tard. On nous sert également les mêmes morales et leçons de vie sirupeuses qui font déborder les écluses pendant l’acte final. On a l’impression de revoir le même film pour ados à la Promenade inoubliable, Nos étoiles contraires ou plus récemment Absolument tout, mais ça n’a pas réellement d’importance. Les spectateurs savent d’emblée à quoi s’attendre en choisissant ce film, et ils seront quand même satisfaits malgré l’absence totale de surprises.

Le tout s’avère honnête bien que certains points soient escamotés. Le père de Katie (Rob Riggle) possède davantage de chimie avec la docteure de sa fille que cette dernière avec le parfait Charlie. Toutes les répliques que partagent les jeunes tourtereaux manquent de saveur car elles existent simplement dans le but de les réunir. Les moments qu’ils passent ensemble ne contiennent aucune magie puisque le couple est trop prédestiné à être un couple, connexion ou pas. Parallèlement, le secret de Katie dure bien trop longtemps même si son hésitation est fortement compréhensible. Il est évident que le film ne peut se terminer sans la démonstration que l’amour a réponse à tout…

Heureusement, l’amitié entre Katherine et Morgan (Quinn Shepard) fait sourire. Leur dynamique ne sort pas du lot mais réserve de bonnes blagues. Le personnage de Morgan, avec son sarcasme et son style vestimentaire savamment décontracté, représente mieux un adolescent actuel que les têtes d’affiche.

Bref, Soleil de minuit s’avère fort conventionnel mais lorsque visionné lors d’un jour de pluie ou en pleine déprime pour se consoler, il remplit convenablement et sans prétention son mandat.

Ce film est à l’affiche depuis le 23 mars 2018.

Crédits Photos : Les Films Séville

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