Vivaldi Delirium : un ensemble musical éclectique

Pour clore La Virée Classique 2019, Kent Nagano a choisi Vivaldi comme centre d’intérêt, et il nous a présenté dimanche, après-midi, le Vivaldi delirium à la Maison Symphonique de la Place des Arts.

C’est devant une salle comble que l’Ensemble de la Virée et Kent Nagano se sont présentés pour le concert de clôture. Cet ensemble est en partie formé de musiciens émergents qui sont des solistes lauréats de différents concours notamment de l’OSM. Tous sont des gagnants, sauf Vivaldi, comme l’a expliqué le Maestro, qui n’a jamais eu de prix, mais plutôt des problèmes de santé qui ont fait qu’il est devenu professeur de musique à l’Orphelinat Cloîtré de l’Ospedale della Pietà de Venise et où il devait écrire sa propre musique, et le contrat stipulait un minimum de deux par semaines. Donc, avec l’immense répertoire de Vivaldi et la grande variété d’instrumentistes dont il disposait, Kent Nagano a monté un programme d’anthologie musicale d’où le nom Vivaldi Delirium.

En effet, en plus des violonistes, violoncellistes et pianistes, nous avons pu voir évoluer Alan Jones sur sa cornemuse qui nous a fait entendre sa version abrégée du Printemps, des Quatre Saisons. Quant à Eric Chappell à l’octobasse , il nous a fait une courte démonstration, accompagné du piano, de ce que cet instrument à corde de 3,6 mètres de haut pouvait dégager comme son, plus grave que le violoncelle. Cet instrument appartient à des mécènes de Drummonville, qui en laisse l’usufruit à l’OSM. Toujours avec humour, il nous a présenté Krystina Marcoux et son marimba (xylophone africain) en nous spécifiant qu’au temps de Vivaldi, cet instrument n’avait pas encore été inventé, pas plus que les souliers d’ailleurs, puisque Krystina jouait pieds nus. Elle nous a interprété avec les deux violoncellistes de l’Ensemble le Concerto pour deux violoncelles en sol mineur, RV 531, avec arrangement pour marimba. Et comme dernière nouveauté, il nous a introduit au cymbalum, un instrument ayant un peu le son de la cithare sur table.  Alexandru Sura en était l’opérateur et c’est lui qui nous a rappelé que nous étions toujours en été, puisque qu’il nous a joué l’Été des Quatres saisons, qui avait été arrangée pour cet instrument. Tous, à leur façon, nous on fait entendre ce qui pouvait être fait d’une oeuvre de Vivaldi, modifiée pour leur instrument. À remarquer qu’ils n’ont pas tous joué en même temps, cela aurait probablement été non seulement un delirium, mais une cacophonie insupportable, alors qu’entendu séparément, c’était agréable et mélodieux.

Nous avons aussi pu entendre le Concerto pour violoncelle en si mineur, la Sinfonia en sol majeur, la Sonate No 5 pour violoncelle en mi mineur et finalement le Concerto pour 4 violons en si mineur. Une finale de la Virée à la hauteur de ce que nous présente en tout temps l’Orchestre et son directeur. Que pouvait-on demander de mieux?!

Crédit Photo : Antoine Saito