Hommage à Félix Leclerc: performances variées, mais un seul et unique but.

Qui n’a jamais entendu le nom de Félix Leclerc, ce qu’il représente, de l’énorme place que son oeuvre tient dans notre culture québécoise? À la suite de la sortie de l’album Héritage à l’automne 2018, il allait de soi qu’une concert allait suivre. Et c’est dans ce but que ces mêmes artistes de la relève ont joint leurs forces  une fois de plus, à celles de l’Orchestre Symphonique de Montréal et de Simon Leclerc , pour qu’un spectacle Hommage à Félix Leclerc soit mis en scène.

C’est ce que nous avons eu le plaisir de voir, mercredi soir, le 13 novembre, à la Maison Symphonique de la Place des Arts. Vous remarquerez que beaucoup de ces interprètes n’étaient même pas nés au moment de sa mort, ou étaient de tout petits bébés, une preuve que notre belle culture d’ici est encore entre bonnes mains.

Ces dix jeunes artistes de la relève , Elemo, Emile Bilodeau, Salomé Leclerc, Mon Doux Saigneur, Eric Charland, Charles Landry, Sam Harvey, Lou-Adriane Cassidy, Matt Holubowski et Lydia Képinski nous ont fait frémir en écoutant leurs interprétation de la poésie de Félix, soit par slam, lecture, monologue ou chansons, sans oublier la merveilleuse participation de deux belles voix du Québec, Marie Denise Pelletier et Marie-Elaine Thibert. Trois générations, ou presque, pour célébrer cet icone de la culture québécoise.

Ces douze interprètes étaient accompagnés de l’OSM, sous la direction de Simon Leclerc, qui a aussi , de main de maître,  réalisé les arrangements musicaux et vocaux. De petits bijoux!

Nous avons donc pu entendre, en ouverture, une composition du Maestro Simon Leclerc, qui fut suivie de Elemo et sa version de Les Flâneurs. Tout au cours du spectacle, il y a eu trois extraits du premier roman de l’ami Félix, Pieds nus dans l’aube. Nous avons pu ainsi profiter de sa délicieuse poésie et de sa plume qui ne cessent de nous émerveiller.

Mon doux saigneur, quant à lui, nous a amenés sur Notre Sentier avec ce style groove qui lui est propre. Marie Denise Pelletier , pour sa part, nous a présenté Le Petit Bonheur qu’on a toujours plaisir à rencontrer; j’ai beaucoup aimé l’arrangement qu’en a fait Simon Leclerc. Un peu plus tard, elle nous a bien décrit Ce matin-là.

Quant à Marie-Elaine Thibert, nous avons pu l’entendre demander Sors-moi donc Albert, et,  pour la finale, nous avons fait avec elle Le Tour de l’Ile, un tour beaucoup trop court.. La cerise sur le sundae ,cependant, fut le duo de ces deux magnifiques voix,  sur l’Hymne au Printemps, une interprétation à se rappeler longtemps et une finale magistrale, mais simple en même temps.

Bozo ne s’est pas fait oublier, oh non! C’est Pierre Parent et son harmonica qui nous ont fait jouir avec sa version un peu jazzée de cet autre beau poème de Monsieur Leclerc. Il nous est aussi revenu avec Y’a des amours. Un artiste dont il faut se rappeler, il est trop bon!

Sam Harvey, quant à lui, nous a fait part de ses Douleurs, qui ont été guéries par L’an 1 que Lydia Kepinsky nous a si bien récité. Un magnifique poème sur la naissance d’un bébé, à nous faire frissonner. Tout dans la vie de Félix était sujet à un texte, poésie, récit ou chanson. Tout avait de la valeur pour lui. Par Présence que Salomé Leclerc nous avons reconnu  Félix et sa guitare. Lou-Adrianne Cassidy, quant à elle, nous a offert sa performance de La vie, l’amour, la mort, une belle ode à ces trois mots qui, venant de Félix Leclerc, représentent tout. Quant à Emile Bilodeau, ce fut avec Les 100,000 façons de tuer un home… qu’il a voulu honorer ce grand homme.

Le jour qui s’appelle aujourd’hui, une autre belle vérité sur laquelle notre grand Félix a su développer pour nous offrir ce superbe texte, une emotion  transmise par Eric Charland. Un des initiateurs de ce projet, Matt Hobulowski , c’est pendant une période fébrile de sa vie qu’il a connu Félix. Il nous a   amenés Ailleurs, à sa façon bien à lui. Une très belle version. Et on a presque revu Félix, assis, les pieds nus, sa casquette sur la tête, lorsque Charles Landry s’est installé pour s’asseoir, il n’y manquait que la guitare. Il nous a dit que Félix , pour lui, c’était cela. Ce fut sa version de Blues pour Pinky, avec quelques petits pas de danse.

Simon Leclerc s’est alors tourné vers nous, se confessant bien secrètement qu’il se devait de laisser tomber un incontournable de Félix, car il n’avait pas pu trouver quelqu’un pour chanter Moi mes souliers, et un hommage à Félix Leclerc sans Moi mes souliers, ne serait pas un hommage complet. Il y a pensé et repensé en se demandant si, lui, ne pourrait pas le faire. Il s’est donc muni d’un casque d’écoute, les petits fils que tous utilisent avec leur cellulaire, il s’est tourné vers l’orchestre pour le coup d’envoi et s’est retourné vers nous, et tout en chantant, il a dirigé.  Y’ a-t-il quelque chose qui soit à son épreuve?! En lisant sa biographie, on apprend qu’il a déjà été choriste pour notre Céline planétaire.

Après toutes ces émotions que nous avons connues , ils sont tous venus nous saluer et comme , rappel final , c’est dans Le p’tit train du Nord qu’ils nous ont quittés, à notre grand désappointement.

Un spectacle qui en valait vraiment la peine, une belles réussite pour tous les artisans qui y ont participé avec tout l’amour qu’ils vouent à Félix Leclerc. J’imagine que, d’où il est, il a dû par moment avoir la larme à l’oeil lui aussi, tout en étant heureux de voir tous ces jeunes le chanter ou le réciter avec toutes les fibres de leur corps. Chaque petit mot que chacun avait préparé sur ce que Félix représentait pour eux l’a certainement touché.

Salut Félix, on t’aime et on t’aimera toujours!

Crédit Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média 

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