Le 5 mars dernier avait lieu, à la Salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts , la seule et unique représentation à Montréal du spectacle de cet auteur-compositeur-interprète québécois qu’est Patrice Michaud intitulé Un Michaud sur son 36, en mode symphonique.
Patrice Michaud s’avère être un incontournable de notre culture québécoise par sa présence sur scène, son répertoire, sa facilité d’adaptation et son amour du défi, car c’en est toujours un de se présenter avec un orchestre symphonique. Dans son cas, c’était avec l’Orchestre Symphonique de Québec sous l’habile, pour ne pas dire magistrale, direction du maestro David Martin. Un spectacle qui, à mon avis, laissera un souvenir impérissable aux fans qui s’étaient déplacés pour venir l’entendre.
La Salle Wilfrid Pelletier était remplie à pleine capacité de spectateurs admiratifs de son oeuvre. On pouvait facilement constater aussi que le chanteur a une clientèle des plus variées. En fait, trois générations se trouvaient réunies pour l’applaudir et l’apprécier. Il a su être à la hauteur de nos attentes, pas seulement lui, mais aussi l’OSQ. Comme le titre de son spectacle l’indique, il s’est bel et bien présenté sur scène sur son trente-six, un beau pantalon noir accompagné d’un veston coco qui lui donnait l’allure à laquelle nous nous attendions. Il nous a interprété sa première chanson, L’Anse blanche, à la suite de laquelle il a retiré son veston en souhaitant que nous en avions profité, car nous ne le verrions plus habillé ainsi pendant tout le reste du spectacle.
Il s’est présenté tout simplement et sans fioriture, nous a raconté ses débuts dans la musique en tant que trompettiste dans un orchestre pendant son secondaire, un essai qui n’a pas été des plus fructueux pour lui. Il nous a parlé de sa dévotion vis-à-vis du film et de la musique de Star Wars. Après quelques autres chansons, il y a eu sa Julie revient. Julie s’en va que j’ai adorée principalement grâce à l’arrangement orchestral qui en avait été fait. Ce fut suivi d’un fabuleux poème, avec l’orchestre en fond, un autre magistral arrangement. Il faut savoir que les arrangements que nous avons entendus provenaient de deux talentueux musiciens, Antoine Gratton , qui l’accompagnait également au piano, et de Gabriel Desjardins , qui ont su sortir le meilleur des compositions de Patrice. Grâce à eux, l’OSQ a pu démontrer sa versatilité d’une façon grandiose.
Cet authentique Gaspésien qui a su sortir de la Gaspésie mais de qui on a pas pu sortir la Gaspésie a gardé son authenticité qui justifie toute la popularité dont il bénéficie. Comme première pièce pour la deuxième partie, une instrumentale et pas n’importe laquelle, une demande spéciale de sa part à l’OSQ, nulle autre que le thème de Star Wars, au grand plaisir des nombreux spectateurs qui n’ont pas manqué de démontrer leur satisfaction, leur surprise et leur plaisir. Nous avons pu entendre également Jusqu’à ce que je tombe, Je cours après Marie, Le Triangle des Bermudes et Apocalypse WOW. Puis, comme Patrice l’a si bien exprimé, un tel spectacle est impossible sans une pièce classique interprétée par l’orchestre, et la pièce qui avait été choisie est celle d’un jeune compositeur québécois, Mathieu Gagnon, qui était d’ailleurs parmi nous. Cette magnifique pièce, qui s’intitule Fleuve No 1, était tellement du bonheur à l’état pur à entendre qu’elle a valu à l’auteur une chaleureuse ovation.
Pour la pièce suivante, la dernière au programme régulier, Patrice Michaud a revêtu, ainsi que son pianiste, le veston que chacun portait au début du spectacle pour nous faire entendre Kamikaze. Il fallait quand même justifier le titre du spectacle malgré l’avertissement en début de soirée! Puis, après les applaudissements et les ovations d’usage auxquels ils nous est revenu, il a offert un rappel intitulé Si près du soleil, un savoureux poème qu’il nous a récité…avec quelques notes de trompette! Ce clin d’œil a fortement plu à l’assistance. Tout au long de cette performance, on a pu sentir la complicité qui s’était établi entre Patrice et l’OSQ, on peut dire même dire que le chanteur faisait corps avec l’orchestre, et que ça lui allait très bien!
Un Michaud sur son 36, en mode symphonique sera présenté à Joliette le 8 mars prochain et il reste encore quelques billets.
Crédits Photos : Isabelle Hamel-Blouin, Éklectik Média