Quartom célèbre leur renaissance dans la nostalgie

Le quatuor Quartom, composé du ténor Gaétan Sauvageau, des barytons Julien Patenaude et Benoit Le Blanc ainsi que du baryton-basse Philippe Martel, a profité du dévoilement du quatrième album, Renaissance (chants sacrés), hier au Théâtre Paradoxe, pour célébrer son dixième anniversaire. Le concert, agrémenté d’un encan silencieux, a enchanté les nombreux spectateurs présents grâce à l’impressionnante puissance vocale des quatre hommes et à la générosité des invités : Catherine Major, Yann Perreau et Marie-Élaine Thibert.

Agissant à titre de maître de cérémonie, la comédienne et metteure en scène Marie-Thérèse Fortin a relevé avec brio la tâche de chapeauter ceux qu’elle surnomme affectueusement les quatre beaux mastodontes nonos. Sous sa supervision, le spectacle a allié dans l’humour et la tendresse chants religieux et pièces célèbres tantôt livrés a cappella tantôt avec un piano. Les quatre amis passionnés de musique ont bien sûr tenu à mettre en contexte le public quant à leur parcours. Ils l’ont fait d’une divertissante façon par le biais d’une vidéo parodiant l’émission Musicographie au cours de laquelle le public, à travers plusieurs éclats de rire, a appris les moments phares de leur carrière, les épreuves insensées et la difficulté de certains journalistes d’écrire correctement le nom du groupe (c’est Q-U-A-R-T-O-M, pas Q-U-A-N-T-O-M).

Donc, les membres de Quantom…pardon Quartom, n’oublient pas de travailler sérieusement même s’ils ont un penchant pour la taquinerie. L’harmonie entre les voix, la justesse des notes et la fluidité des sons laissaient sans mot. Le quatuor a voyagé à l’intérieur de styles variés comme du classique, de l’anglophone populaire (Mrs Robinson)et des pièces de répertoire (Moi mes souliers) qui ont fort surpris l’auditoire satisfait de l’accessibilité des titres sélectionnés.

Alternant entre moments divertissants et instants touchants,les hommes de Quartom ont aussi prouvé qu’ils sont capables de chanter en compagnie d’autres artistes et d’avoir une belle chimie. Grande admiratrice de Barbara et habituée d’explorer son univers, Marie-Thérèse Fortin a rejoint  »ses quatre garçons » pour Dis, quand reviendras-tu?. La polyvalente femme a bouleversé par la fragilité et la sincérité qui émanaient de son élégant spectre vocal. À l’aise, quant à elle, dans le monde d’Édith Piaf, Marie-Élaine Thibert a offert Mon Dieu avec une puissance sidérante qui accotait celle de la formation. Il s’agissait d’une belle attention puisque, la semaine dernière, Quartom avait interprété cette même pièce au même théâtre dans le cadre du spectacle que Marie-Élaine présentait pour souligner ses quinze ans de carrière. Deux auteurs-compositeurs-interprètes étaient également de la fête : Yann Perreau pour la splendide ballade Conduis-moi et Catherine Major pour la déchirante et poétique Amadeus tirée de son troisième album Le désert des solitudes.

Ce lancement d’album atypique a aussi été synonyme de départ. Depuis un certain temps, Gaétan Sauvageau a quitté la formation pour se consacrer au duo classique contemporain Incanto lancé avec sa femme Sahara Sloan. Il a pris le temps d’expliquer, grâce à une sympathique vidéo, les raisons qui ont mené à cette décision. Ce geste rempli de générosité et de solidarité de la part des membres restants de Quartom était très beau à voir. Malgré la tristesse et la nostalgie, les hommes, qui considèrent ce départ plutôt comme un au revoir qu’un adieu, ont continué de faire les fanfarons en organisant de fausses auditions pour trouver le successeur de Gaétan. Cette amusante manière de présenter le nouveau membre, Antonio Figueroa, a frappé dans le mile.

Après quelques extraits de Renaissance, disque sur lequel Figueroa figure déjà, Quartom s’est exceptionnellement transformé en  »Quintom » pour une spectaculaire finale combinant un medley de chansons italiennes et la version française de Yesterday des Beattles livrée d’une manière assez inusitée. Décidément, Quartom n’a pas fini de nous charmer et de nous divertir!

Crédits Photos :Stéphanie Payez/ Éklectik Média

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