La Canadienne Diana Krall partage un lien privilégié avec le public montréalais qu’elle visite régulièrement dans le cadre de spectacles organisés par le Festival International de Jazz de Montréal, son festival de jazz préféré. Sa dernière incursion en ville, qui a eu le 29 et 30 novembre derniers à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, l’a parfaitement démontré. Lors du concert du jeudi soir, la chanteuse originaire de la Colombie-Britannique, splendidement vêtue d’une longue robe argentée, a offert un gracieux retour au jazz campé dans une ambiance vieux Hollywood teintée de générosité.
De réputation réservée, Diana Krall a légèrement pimenté la formule avec sa tournée entourant la promotion de l’album Turn Up The Quiet paru en mai 2017. Mettant toujours aussi délicieusement à l’avant-plan le travail prodigieux de son quatuor avec de poignants segments et solos instrumentaux, elle s’est également permise plusieurs interactions avec le public. Tout en laissant la beauté des mélodies parler, elle a dévoilé quelques éléments créatifs derrière les reprises qu’elle a interprétées. Investie et heureuse de se produire sur scène, elle a même changé les rappels planifiés pour offrir des pièces criées par le public. Ce dernier a ainsi eu droit à des versions sublimes et rythmées de S’Wonderful et The Look Of Love de l’album du même nom datant de 2001.
Pratiquement d’entrée de jeu, Diana Krall a précisé que les morceaux choisis pour ce spectacle traitent tous d’amour. Le désir amoureux. L’amour de la famille. L’amour de la nature. Toutes les sphères de ce merveilleux sentiment ont été explorées grâce à de magnifiques projections artistiques qu’il fallait impérativement regarder longuement pour savourer toutes leurs subtilités et messages cachés les unissant avec les chansons. Se voulant un tendre hommage au regretté Tommy LiPumma, le complice musical de toujours de Diana Krall qui a d’ailleurs produit l’album Turn Up The Quiet, le spectacle, plus précisément son titre, trouve tout son sens sur scène : exploiter la richesse de la lenteur.
Comme à son habitude, bien terrée derrière son piano, l’artiste a opté pour l’improvisation, la liberté que procure le jazz. En symbiose avec son quatuor pour lequel elle n’a point caché son admiration avec des commentaires spontanés comme All Right et Yeah!, Diana a accouché d’irrésistibles moments de crescendo qui transcendent l’âme, rien de moins! Mêlant avec doigté jazz, pop acoustique et une touche de rock, les pièces Blue Skies et Tempation en sont de parfaits exemples.
Le registre vocal de la chanteuse a aussi procuré des frissons. Au-delà de la pleine maîtrise de la technique (les notes basses et plus aiguës se mariaient à la perfection), la chanteuse a eu recours à des nuances tantôt suaves, tantôt romantiques qui donnaient l’impression d’être enveloppé dans un foulard de soie. À ce chapitre, Isn’t It Romantic, débordant de sensualité et de mélancolie, a semblé suspendre le temps.
Bref, le spectacle Turn Up The Quiet s’avère l’un de ces moments qui fait réaliser les valeurs essentielles de la vie. Et Diana Krall l’exprime d’une manière qui supprime tous les clichés de cet adage! Pour plus détails concernant sa tournée nord-américaine, c’est par ici!
Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média