Marie-Noëlle Hébert frappe fort avec son tout premier roman graphique La grosse laide dont elle signe les textes et les illustrations. La qualité de celles-ci, réalisées uniquement au crayon graphite, nous ancre à pieds joints dans le réalisme de son histoire. Marie-Noëlle est une jeune femme confrontée à la grossophobie, celle des autres mais la sienne aussi. Ce corps dont elle aimerait qu’il soit digne des critères imposés par la société, ce corps qui l’éloigne de la beauté d’un premier baiser et qui ne lui laisse que pour sentiments solitude et colère.
Le livre comprend très peu de texte mais chacun d’eux est choisi avec précision, tout comme les dessins qui parlent d’eux même et dont le réalisme surprend page après page. La typographie manuscrite nous rapproche encore plus de l’autrice qui partage avec vérité et émotion la souffrance de l’adolescente qui méprise ce qu’elle est. La grosse laide.
Une oeuvre forte et vraie dont on ne peut souhaiter qu’un beau voyage.