Xavier Dolan n’est plus à présenter. Le réalisateur et acteur nous transporte, une nouvelle fois, dans un long-métrage québécois intitulé Matthias et Maxime. L’amitié y règne avec tout autant de profondeur que de légèreté. Maxime est sur le point de partir en Australie pour deux ans. Pour profiter de lui avant son départ, ses amis vont organiser des soirées qui vont permettre à chaque personnage de prendre place et de renforcer de différentes manières les liens qui tissent l’amitié.
Les amateurs de Dolan auront peut-être remarqué, dans le choix de certains plans, un clin d’oeil subtile à son tout premier film, J’ai tué ma mère. Une manière pour nous de mettre le doigt sur l’évolution et le talent incroyable que l’artiste dégage à travers l’écran, mais aussi de ce qu’il arrive également à dégager des acteurs qui s’imprègnent de ses personnages. Matthias, interprété par Gabriel D’Almeida Freitas, est tourmenté par le départ de Maxime, et par cette relation particulière qu’il n’arrive pas à expliquer lui-même. Ce tourment nous montre une belle vulnérabilité tant au personnage que chez l’acteur qui l’exploite.
Parmi la belle brochette d’acteurs qui figurent dans le film, on retient également la performance de Pier-Luc Funk qui nous marque par son naturel et son humour. Il y a aussi Anne Dorval qui joue une nouvelle fois le rôle de mère pour Dolan . Même si elle a déjà tâté ce terrain à plusieurs reprises, elle nous surprend encore et toujours. Bien que le personnage ne prend pas autant de place que ceux des amis de Maxime, l’actrice prend tout autant de place grâce à sa performance.
Bien sûr, les dialogues ont une importance dans les films, mais ce qui frappe davantage dans celui-ci, ce sont ces moments non-verbaux qui prennent une dimension particulière et qui sont accentués par la musique. Cette musique que Dolan manie toujours à merveille et qui arrive à venir nous chercher sans que nous puissions expliquer le pourquoi. Pour Matthias et Maxime, Dolan a d’ailleurs fait une demande au compositeur Jean-Michel Blais pour en écrire la musique. Cette façon dont les personnages et la musique vont ne faire qu’un est un réel plaisir pour le spectateur.