21 novembre 2019, Club Soda, Montréal
Une coche au-dessus !
Le tout premier one-man-show de Yannick De Martino est sans équivoque un rendez-vous à ne pas manquer lors de vos prochaines sorties. Si Les dalmatiens sont énormes en campagne est un titre fort cocasse, son contenu, quant à lui, ne nage pas uniquement dans l’absurdité comme le titre le sous-entend, même que l’on acquiesce aux propos plus souvent qu’autrement. Celui qui a remporté l’édition 2011 de En route vers mon premier gala Juste pour rire a assurément repoussé les limites de ses capacités comiques, à notre grand bonheur.
Sa signature, son identité humoristique, on le reconnaît désormais très bien ! En le voyant évoluer tranquillement depuis ces huit dernières années, nous constatons que sa force réside principalement dans ses réflexions quelques peu loufoques, mais toujours sur fond de vérité. Les dalmatiens sont énormes en campagne est un spectacle finement travaillé et bien au-dessus de tout ce qu’il a pu faire jusqu’à présent, sans évidemment se dénaturer. Il démontre une belle maturité au niveau de l’écriture. D’ailleurs, sa capacité de manier les mots, de jouer avec eux, apporte beaucoup de richesse et nous prouve qu’il n’a pas choisi la facilité.
© Courtoisie
Un coq-à-l’âne plus-que-parfait !
Sans utiliser l’anecdote comme procédé humoristique, on découvre tout de même à travers un humour type « one-liner » plusieurs facettes insoupçonnées de De Martino, dont son trouble d’anxiété généralisée, sa peur des chiens ou bien ses origines italiennes. Même s’il n’y a pas de ligne directrice nécessairement définie ni de thème précis, on n’a pas du tout l’impression de s’égarer. Et d’ailleurs, on est totalement subjugués par sa délectable capacité à lier une idée à une autre, de manière cohérente. À travers des jeux de mots savamment intégrés, il exécute un véritable tour de force en enchaînant les blagues sans jamais perdre le fil.
Sur une mise en scène de Philippe Brach, on sent tout le travail derrière ce one-man-show. Texte intelligent, on comprend qu’on n’est pas obligés de tomber dans le mauvais goût pour faire rire. Si on a l’impression à quelques reprises qu’il va nous sortir une blague grinçante et gratuite, il nous surprend au détour avec un punch inattendu qui n’attaque aucune personne et aucune communauté que ce soit.
© Courtoisie
Les dalmatiens sont énormes en campagne est une oeuvre qui mérite une belle longévité ainsi qu’une belle réception. S’il faut la peaufiner, ce ne sera qu’un bel apport à un produit déjà magnifiquement fignolé.