C’est au Théâtre Outremont qu’on retrouve Zachary Richard pour le lancement de son nouvel album Danser le ciel. L’auteur-compositeur et interprète fête ses 50 ans de carrière où il réinterprète ses chansons les plus populaires en laissant place à de nouvelles chansons. Le spectacle commence sans perdre une seconde.
C’est dans une mise en scène sobre que Zachary Richard, derrière son micro et avec un visage expressif, que l’artiste chante et joue autant avec une guitare acoustique que la guitare à résonateur, le piano et l’harmonica. Nous le trouvons accompagné de quatre musiciens: un contrebassiste, violoniste / accordéoniste, guitariste acoustique / harmoniciste, percussionniste. Il y a un jet de lumière qui va du chanteur aux autres membres quand c’est à leur tour de briller dans leur solo. Il nous transporte dans sa musique à la sonorité folk louisianaise qu’on lui connait.
Assis dans la salle, nous retrouvons des spectateurs en communions avec la performance. Ils connaissent les chansons, participent en claquant des mains, chantent quand le chanteur les guides, sifflent quand le moment est à l’apogée et certains se lèvent dans l’allée pour danser. Zachary Richard prend du plaisir avec les spectateurs. Il veut les faire rire dans un humour bon enfant et en utilisant l’autodérision par parcimonie. Ce qui fonctionne très bien.
Au cours du spectacle, pour introduire ses chansons, l’artiste débute par un questionnement sur le fait que ses chansons sont peu jouées à la radio. Il constate que ses chansons sont pleines de thèmes catastrophiques, mais que ces catastrophes peuvent être porteuse de belle chose et que ça fait de belles chansons.
Par exemple, il raconte qu’il a écouté une émission qui rencontrait des survivants de la tragédie du Bataclan à Paris. L’émission montre un couple qui fût formé après cet évènement et donna naissance à un enfant. Après cette anecdote, le chanteur nous interprète Au bal du Bataclan. Il s’ensuit d’un slam sur la francophonie en Louisiane, sa terre d’origine et du fait que ce patrimoine culturel doit être protégé et qu’il faut se battre pour cela.
Dans un claquement de mains du public, il commence la chanson La balade de Jean Batailleur. Tout au long de son spectacle, le chanteur de 72 ans continue à nous livrer des anecdotes sur sa vie et des personnes qui lui ont permis d’écrire ses chansons. Un moment touchant de sa prestation est quand il parle de la COVID et de sa séparation de plus de trois ans avec son petit-fils, Émile Cullin, qui était l’autre côté de l’océan.
Le fier grand-père demande à la foule d’accueillir son petit-fils sur scène. Par la suite, il explique les prémices de l’écriture de J’aime la vie composée par lui et Émile et comment le disque est née. C’est en duo qu’ils performent la chanson, grand-papa à la guitare et petit-fils à l’harmonica. Lors de cette chanson, le public se lève, applaudie, siffle et danse pour faire honneur au moment attendrissant devant leurs yeux. Il s’ensuit d’autres chansons et anecdotes.
À la fin, Zachary Richard chante L’arbre est dans ses feuilles. Il quitte la scène, le public l’acclame et il se fait demander un rappel. C’est devant une foule debout et en extase qu’il revient en remerciant son public, en priant pour revenir chanter devant eux et en entonnant Travailler c’est trop dur. C’est dans une salle intime et un concert riche en émotions que le Louisianais nous transporte dans son univers pour une première montréalaise.
Crédit photo : Isabelle Hamel Blouin / Éklectik Média