Hier se déroulait la Première médiatique de l’humoriste André Sauvé qui nous présentait humblement son troisième One man show en carrière, Ça, au Monument-national de Montréal. D’entrée de jeu, si vous ne connaissez pas encore cet intéressant, ce curieux, ce mystérieux (je vais m’arrêter ici, car la liste des qualificatifs pourrait être longue) personnage, j’hésite entre vous poser la question « Mais où habitez-vous? » et vous crier à plein poumon de vite courir acheter vos billets pour ce nouveau spectacle tout frais à découvrir!
Une habile mise en scène d’Hugo Bélanger et une aide précieuse de Pierre Bernard à la direction artistique, un André Sauvé à l’apogée de son art: je vous garantie une excellente soirée, le public d’hier en a d’ailleurs témoigné par sa chaude acclamation! Il s’agit, ni plus ni moins d’un hymne à la vie.
Ça, qu’est-ce que c’est ?
ÇA, c’est un paquet d’affaires. C’est ce qui vit. C’est ce qui vit à l’extérieur de nous, que nous en soyons conscients ou pas. C’est ce qui vit en nous, aussi, cette petite voix, ce petit je-ne-sais-quoi qui nous anime, qui nous dicte comment agir ou quoi faire, tel un guide, toute notre vie, et qui, malheureusement, est trop souvent tue pour laisser toute la place à la logique, au cerveau qui pense, à la rationalité, au « paraître », plutôt qu’à l’« être ». Oui, parce qu’on ne l’écoute jamais vraiment, n’est-ce pas, cette petite voix? Soyons honnête. Et pourtant elle est bel et bien là en nous, mais, Humains que nous sommes, prenons un temps excessif avant de la prendre au sérieux et de l’entendre… Et un jour elle se fâche, cette petite voix, oui, pour rager ce qui devrait être, ce que nous enfouissons, ce que nous cachons, depuis tant d’années, bien encré, au plus profond de nous-mêmes. Elle s’impatiente que nous ne soyons pas rendus là où nous devrions être, que nous n’exploitions pas notre plein potentiel. ÇA, c’est également une magnifique symbiose entre ce qui est subtil et tangible, perceptible et palpable, invisible ou ressenti, instinctif… c’est tout ce qui s’accroche et qui inconsciemment VEUT être, ce qui inconsciemment VEUT VIVRE. ÇA, c’est dans la pomme qui s’accroche fermement à la branche du pommier et qui se tient fort avec son pédoncule pour ne pas tomber. ÇA, c’est le pissenlit qui, dans la craque du trottoir, vise le ciel. ÇA, c’est les couleurs de la queue du pan, pour impressionner, pour continuer d’être en perpétuant la vie. ÇA, c’est tout ça. C’est un ensemble, un tout, qui nous réunit et nous lie à la Terre, à la planète, aux animaux et aux autres êtres humains, qui, comme nous, cherchent un sens à leur belle existence.
Une séance de thérapie
Aller voir André Sauvé en spectacle, c’est mieux qu’une séance de thérapie! C’est vrai. D’abord, il y a le rire à profusion qui nous sort de la gorge à chacune de ses blagues, devant sa gestuelle imagée et chacune de ses mimiques et histoires rocambolesques. Ensuite, inévitablement, du André Sauvé, ça fait réfléchir, ça nous touche, ça nous transporte, ça nous fait décrocher, ça nous questionne, aussi. Ça nous ouvre vers le monde et ses particularités, ça nous donne le temps que nous ne prenons pas assez souvent (tristement) pour observer ce qui nous entoure. Du André Sauvé, c’est tout ÇA, et je vous le recommande avec tout mon cœur.