Pour la rentrée montréalaise de sa tournée Petites mains précieuses au MTELUS (qu’elle a nostalgiquement baptisé le Métropolis au grand plaisir de la foule), Ariane Moffatt nous a littéralement conviés dans une bulle confectionnée par Harrison Fun qui débordait d’amour, de créativité, de surprise et de passion, à l’image de cette soirée mémorable à plusieurs niveaux.
Bien emmitouflée dans son diamant qui laissait entrevoir mystérieusement les claviers et percussions , elle a ouvert le bal avec la douce Du souffle pour deux qui relate poétiquement comment l’essentiel soutien amoureux de sa fiancée Florence Marcil lui permet de conjuguer sainement sa vie de famille et ses présences sur scène moins d’un an et demi après avoir donné naissance à leur troisième enfant. Les sublimes notes aiguës qui émanaient de cette pièce démontraient toute la reconnaissance et la touchante fébrilité de l’autrice-compositrice-interprète.
La dynamique signature électro qui charme tant le public n’a pas tardé à se signaler à l’instant où le cocon s’est ouvert. Nourrie par les électrisants éclairages et jeux stroboscopiques de Mathieu Roy, Ariane Moffatt , accompagnée de ses acolytes Joseph Marchand (guitares), Philippe Brault (basse), Maxime Bellavance (batterie et séquence) et Mélissa Lavergne (percussions), a livré l’entièreté de l’album Petites mains précieuses paru en octobre dernier devant des spectateurs fascinés et survoltés. Complice avec ses musiciens, la versatile musicienne a réussi à offrir une sélection fluide et intelligente englobant tous ses opus, en y ajoutant même une planante reprise de The Sweetest Taboo de Sade qui mettait à l’avant-plan la délicatesse de sa voix ainsi que le talent de Lavergne.
Privilégiant des interactions concises mais sincères, l’autrice-compositrice-interprète a encore une fois fait la part belle aux improvisations musicales qui procurent instantanément des frissons. Les plus marquantes se sont produites sur O.N.O, Miami, La statue, Pour toi (qui a été bonifiée par les chœurs ahurissants et déchirants de Sylvia Cloutier) et Debout qui a bénéficié d’une acclamation généreuse de la foule qui est alors parvenue à attendrir et déstabiliser l’artiste. Au-delà des incontournables Je veux tout et Réverbère que les spectateurs ont entonnées avec éclat, Ariane Moffatt a revisité à la sauce groove et rap Retourne chez elle, un excellent succès datant de l’album Le coeur dans la tête.
Afin de bonifier l’ambiance sensuelle se dégageant de Pneumatique noir, N’attends pas mon sourire et Viaduc, elle les a proposées dans un segment à saveur onirique et organique totalement séduisant, toujours avec cette même énergie, folie et sourire contagieux. La magnétique symbiose qui la lie à ses claviers force l’admiration de concert en concert.
Celle qui a troqué la tenue de sport pour une élégante robe noire lorsque est venu le temps d’offrir un moment piano voix a conquis les fans de la première heure avec les magnifiques Imparfait écrite par Daniel Bélanger et Bien dans rien issue d’Aquanaute. Cet instant de partage a ému la foule par son émotion brute et les nuances de l’impressionnante tessiture vocale d’Ariane Moffatt qui a achevé les plus romantiques de la salle en invitant sa femme à danser un plain sur…Careless Whisper de Wham!.
Question de clore avec énergie, la chanteuse a invité celui qui a assuré avec aplomb sa première partie, Vincent Roberge de Les Louanges , sur le titre Point de mire qui fêtera bientôt son vingtième anniversaire. Leurs voix et entrain se mêlaient à la perfection, mais la performance a atteint son paroxysme lorsqu’ils ont décidé de faire du crowd surfing sur la mélodie chill. Une expérience aussi inoubliable et précieuse que ce spectacle!
Avant de quitter définitivement la scène, Ariane Moffatt a annoncé qu’elle fera le spectacle d’ouverture extérieur de la trente-et-unième édition des FrancoFolies de Montréal, et elle promet quelque chose de gros avec des cuivres! Pour connaître les autres dates de tournée, c’est par ici!
Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média