Bienvenue à Suburbicon, la banlieue où les gens de partout aux États-Unis se réfugient pour mener une existence calme, rangée et …. parfaite, du moins en apparence. La tranquillité des lieux se voit toutefois ébranlée, quand les Meyers, un couple afro-américain et leur enfant viennent s’y établir. Les gens du coin ne savent pas comment réagir face à ces nouveaux venus et essaient de se dissocier d’eux. En parallèle à leur histoire, on retrouve également celle de leur voisin : la famille Lodge. Lors d’un cambriolage, la maisonnée (le jeune Nicki (Noah Jupe), Gardener (Matt Damon), Rosie (Julianne Moore) et sa sœur jumelle Margaret (toujours Julianne Moore)) se retrouve sous l’emprise de deux brigands qui tueront Rosie. À partir de cet instant les choses escaladeront rapidement pour atteindre des sommets fulgurants…. et carrément ridicules.
La comédie noire (et satirique) réalisée par George Clooney et co-scénarisée avec les frères Cohen, démarre lentement, je dirais même très lentement, mais elle a le mérite de bien nous mettre en contexte. On y explique bien ce qu’est censé être Surburbicon à la manière d’une annonce immobilière vieillotte (j’adore). Mais plus le film avance plus ça se gâche. Oh, bien certainement plusieurs scènes nous gardent intéressés, mais les autres vont dans tous les sens et se noient dans l’absurdité et la prévisibilité. L’histoire de la famille Meyers est bien vite reléguée à l’arrière-plan et constitue un arc secondaire plutôt mal exploité.
Notons tout de même la grande qualité de l’ensemble de la distribution: Matt Damon est saisissant et nous glace le sang avec son caractère instable, Julianne Moore est tout simplement admirable dans les deux rôles qu’elle occupe et le petit Noah Jupe est une exquise découverte qui arrivent facilement au niveau de ses deux collègues hollywoodiens.
Les couleurs sont superbes, les palettes sont traditionnelles aux années 50 et se marie bien avec l’aspect idyllique de la ville. Certains moments réussissent à soutirer quelques rires, mais en général, l’ambiance est lourde et ennuyante. Même la musique d’Alexandre Desplat n’a pas réussi à me conquérir. Les effets musicaux étaient trop présents et trop intenses, ils n’ajoutaient en rien à l’œuvre, au contraire, ils contribuaient à la rendre encore plus clichée et ridicule.
https://www.youtube.com/watch?v=sLnv4mR3Wbo
Crédit photo: Paramount Pictures/ Black Bear Pictures.