Nous avons pu assister, dimanche soir, le 21 novembre 2021 au spectacle de Brigitte Boisjoli au Cabaret du Casino de Montréal, intitulé Women, le titre de son dernier album. L’artiste a voulu rendre un hommage à toutes les femmes américaines qui ont dû pratiquement se battre pour se faire une place dans le monde de la musique Country aux États-Unis. Un spectacle qui avait été prévu avant l’arrivée de la pandémie, en 2020. Lorsqu’elle a décidé de le reprendre récemment, ce show a pris un tout autre sens pour elle.
Le nombre phénoménal de féminicides depuis le début de l’épidémie l’a convaincue de rendre aussi un hommage à toutes les femmes ayant subi la violence physique ou morale/mentale, parfois au prix de leur vie, de la part d’un conjoint ou d’un ex-conjoint. Elle fut ovationnée pour cette pensée.
La revue s’est donc amorcée avec un succès de Loretta Lynn, You’re looking at Country, qui fut suivi par l’inoubliable Stupid Cupid de Connie Francis.
Brigitte Boisjoli nous a ensuite donné des conseils sur comment mettre fin à une relation avec l’aide Break it to Me Gently de la fabuleuse Brenda Lee. Comme Brigitte n’a jamais rien à dire, elle a dû faire un effort pour ses interventions verbales et nous raconter des petits faits vécus depuis le début de sa carrière en 2009, et même avant, toujours avec cette belle spontanéité qu’on lui connait. Par exemple, le succès qu’a connu la chanson Fruit défendu qui a en réalité été enregistrée sans refrain, et lorsqu’elle a voulu la reprendre quelques heures ou quelques jours plus tard avec ledit refrain, on lui a dit qu’il était trop tard, que l’enregistrement était parti, sans refrain. Elle avait plusieurs petites anecdotes de ce genre à nous raconter.
Elle n’a pas oublié non plus nos artistes québécoises qui ont également pu évoluer dans le domaine de la musique Country. La belle Renée Martel de qui elle a chanté C’est mon histoire, Marie King et Ma belle petite maison dans la vallée et sans oublier l’incomparable Julie Daraîche et famille à qui nous devons aussi Que la lune est belle ce soir. Un beau medley bien touchant. Nous avons eu aussi la surprise d’apprendre que durant la pandémie Brigitte Boisjoli s’était mise à l’écriture de chansons, et elle nous en a présenté une qu’elle a écrite avec Éric Maheu, le bassiste de Kaïn et qui est titrée Mama.
Une chanson qu’elle n’a pas encore enregistrée, peut-être sur un prochain album, c’est à souhaiter en tout cas. Un beau cadeau qu’elle nous a offert et qui lui a valu une autre belle ovation. Elle nous a également fait entendre Mean, Mean Man de Wanda Jackson, qui a longtemps fait la première partie d’Elvis Presley, qu’elle a fait suivre de la version Patti Page de Tennessee Waltz. Elle nous a raconté avoir eu le privilège d’enregistrer avec certains des musiciens de son idole Patsy Cline, un album qu’elle a enregistré au Tennessee intitulé Patsy Cline.
Elle nous a raconté une anecdote concernant cette dernière. Lorsque Madame Cline a commencé sa carrière, le monde du Country était un monde d’hommes et pour être certaine qu’une Station Radiophonique écoute ce qu’elle avait fait avec Hungry for Love, elle avait inscrit le nom d’un homme sur la présentation. Évidemment, ils en ont fait l’écoute et ils ont aimé l’enregistrement et l’ont donc passé sur les ondes, ce qui en a fait le succès que l’on connait tous aujourd’hui.
Elle en avait long à raconter et à chanter la belle Brigitte qui nous a aussi fredonné Hey Man de Etta James, ainsi que Oh Happy Day. Elle nous a aussi raconté sa carrière depuis ses 14 ans jusqu’à aujourd’hui, mais en chansons, ce qui représentait un beau pot-pourri. Nous nous sommes quittés après son rappel sur un succès de Tina Turner, The Best.
La petite boule d’énergie préférée de tous ne nous a pas déçus encore une fois avec une performance exceptionnelle. Ses musiciens qui l’ont accompagnée tout au long de la soirée ont à notre avis, fait un super de beau travail et nous leur levons notre chapeau, ainsi que les techniciens au son et à l’éclairage, qui ont réussi des effets spéciaux fort épatants.