Pour la dernière journée de la vingt-septième édition du FestiVoix de Trois-Rivières, le Jardin des Ursulines a résonné au rythme du doux et prenant country de la pétillante auteure-compositrice-interprète Cindy Bédard. Même si les festivaliers n’étaient pas aussi nombreux que lors des concerts précédents, l’artiste les a charmés et les a fait participer activement dans son party country où se côtoyaient habilement valeurs familiales et textes mélancoliques.
Pour faire le survol de ses trois albums, Fille du vent, Cœur sédentaire et Après l’orage paru en 2020, Cindy Bédard a opté pour une formule acoustique où régnaient en roi et maître guitares sèches et un harmonica. Elle semblait à l’aise, en parfait contrôle et simplement heureuse de jouer son répertoire et ses coups de cœur devant un mélange de gens connaissant son univers et d’autres qui le découvraient avec plaisir.
D’une franche simplicité qui la rendait instantanément attachante et engageante, Cindy Bédard a offert du country accessible qui dévoilait sa splendide voix et ses textes empreints de fragilité et de lucidité concernant des enjeux modernes comme le désir (Ça passe ou ça casse), la routine qui tue le couple (Mon chum) , les préjugés erronés sur la musique country (T’as jamais rien compris à la musique country) ou encore les défis qu’apporte la distance (Té juste pas là).
Accompagnée du sympathique et parfois franchement hilarant musicien Rick Haworth, celle qui considère le FestiVoix comme son festival chouchou (tout juste à côté d’un certain festival se tenant à Saint-Tite…) a également pris le temps de faire honneur à son mentor Paul Daraîche, son Jésus du country comme elle aime l’appeler, qui a eu de graves problèmes de santé récemment. Elle a livré avec émotion J’fais ma luck qu’elle a écrite pour lui et dans laquelle Paul ajoute sa voix sur la version originale disponible sur l’album Fille du vent.
La douce chimie entre Cindy Bédard et Rick Haworth était plus que palpable. Ils s’envoyaient régulièrement des blagues et des regards complices, particulièrement lorsqu’ils expliquaient de manière très rafraîchissante et intéressante le processus créatif derrière certaines chansons qu’ils ont reprises comme Tin Star de Lindi Ortega et Caleb Meyer de Gillian Welch. Sur cette dernière, leur voix et leur guitare étaient en parfaite harmonie. Leur vitesse d’exécution, autant vocalement que musicalement, s’est avérée épatante. La voix de Cindy Bédard était particulièrement séduisante. Le genre country blues lui convient à merveille.
Évidemment, qui dit country dit famille, et Cindy Bédard n’a pas déçu sur ce point. Pour présenter l’extrait Que passent les vents issu de Après l’orage, elle a fait appel pour la toute première fois à une chorale bien spéciale qui regroupait son fils et d’autres petites frimousses gravitant dans son cercle familial. Ce moment absolument craquant a autant attendri le public que les deux musiciens qui avaient de la difficulté à cacher leur émotion face à ces petits anges qui ont magnifiquement appris la chanson et qui la livraient avec un naturel désarmant et un abandon inspirant. Mention spéciale au petit garçon de Cindy qui vivait son moment à fond!
Les spectacles en festival se poursuivent pour Cindy Bédard qui se produira entre autres à Grande-Vallée, à Natashquan et à Havre St-Pierre dans les prochains jours. Pour tous les détails, cliquez ICI.
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média