Le vendredi 31 mai 2019 avait lieu, à la Maison Symphonique de la Place des Arts, la seconde présentation du Concert de Clôture de la Saison 2018-2019 de l’Orchestre Symphonique de Montréal.
Au programme, L’idée fixe de Franz Liszt, pièce très peu connue mais très pertinente dans ce contexte, suivie de la Symphonique fantastique d’Hector Berlioz avec, après l’intermission, Lélio ou Le retour à la vie, toujours d’Hector Berlioz.
Lorsque nous nous sommes présentés dans la salle, on pouvait voir une scène surchargée. En fait, il y avait les sièges des musiciens, c’était normal, mais il y avait aussi six harpes et un piano. La table était mise pour le banquet qui s’en venait.
Une fois que tout ce beau monde fut installé à son siège et que le Maestro Kent Nagano eut fait son entrée aux applaudissements enthousiastes de la salle, l’acteur Lambert Wilson s’est présenté sur scène et nous a lu d’une façon très théâtrale un texte signé de Berlioz qui nous présentait et expliquait en détail les émotions qu’il avait vécues pendant la composition de cette oeuvre. Et puis, ce fut LA prestation de la soirée avec tout ce que cela comporte tant au point de vue instrumental que vocal ; il ne faut pas négliger la participation de la pianiste Olga Gross, du baryton Dominique Côté et du ténor Frédéric Antoun avec évidemment le Choeur de l’Orchestre Symphonique de Montréal sous la direction d’Andrew Megill. Cinquante minutes de délice, de magie, de romantisme, d’orage, de cacophonie incluant l’incontournable Dies Iræ dans le cinquième mouvement Songe d’une nuit de Sabbat.
Il faut savoir que ce poème musical a été inspiré à Berlioz lorsqu’il a vu, pour la première fois en 1827, l’actrice irlandaise Harriet Smithson qui interpétait le rôle d’Ophélie dans Hamlet de Shakespeare. À la fin du spectacle, il était désespérément tombé amoureux de ladite Harriet, un amour qui, pendant cinq ans, il a essayé de manifester par ses lettres. Comme ça ne fonctionnait pas, il a décidé de la conquérir avec sa musique, d’où la Symphonie Fantastique. Puis, une couple d’années plus tard, il a complété cette symphonie en la faisant suivre de Lélio ou le retour à la vie, que nous avons eu le bonheur d’entendre à la deuxième partie, et qui n’avait pas été interprétée par l’OSM depuis 1996.
Cette ode est en fait un monologue récité par Lambert Wilson dans le rôle de Lélio sur une mise en scène de Alain Gauthier, interrompu occasionnellement pour permettre l’exécution magistrale de certains arias soit par le ténor ou le baryton, lorsque ce n’était pas le chœur. Encore un autre cinquante minutes de pur bonheur, de poésie, de romantisme et de rêve.
Il est très rare que ces deux opus soient présentés au cours du même concert, mais, comme il s’agissait de souligner le 150ième anniversaire de la mort de Berlioz, c’était l’occasion rêvée, et ce fut tout simplement fantastique!
Crédits Photos : Antoine Saito