Vous le connaissez peut-être grâce au défunt groupe On a crée un monstre ou encore à sa participation à La Voix. Peu importe , Antoine Lachance se taille lentement mais sûrement une place de choix dans le paysage pop rock québécois, et il est définitivement un talentueux artiste à surveiller!
Tu as débuté ta tournée de festivals aux Francos de Montréal. Quel bilan fais-tu de ce spectacle?
Je disais à la blague que c’était une météo de Patrice Brisebois : incertaine! Au début, j’ai trouvé ça un peu rough parce que la personne qui m’a présenté m’a appelé Alexandre Lachance, fait que ça a commencé un peu bizarrement, mais, à la fin, j’étais super content parce qu’il n’y a pas eu de bavure. Parfois, dans des shows extérieurs, il y a un certain stress, mais on commence à avoir du métier. Donc, tout a bien été au niveau musical. Il y a eu de plus en plus de gens qui se sont pointés parce qu’il faisait de plus en plus beau, fait que c’était un peu à l’image de ma carrière : de mieux en mieux!
Au Festival d’été de Québec, ton spectacle en première partie de Roxanne Bruneau est un spectacle intérieur. En quoi ça change la préparation de ton spectacle ?
En fait, ce n’est pas tant où on est qui est important, mais où on est dans le contexte. Vu que je fais une première partie, c’est un peu une opération de charme envers un public qui n’est pas le mien. Je suis conscient que les gens viennent d’abord voir Roxanne Bruneau, pas Antoine Lachance. On veut donner de l’énergie. On met donc moins de ballades et on tente d’être plus complice avec le public.
Dans un contexte comme ça, est-ce que tu as envie d’incorporer des reprises que les gens vont chanter à coup sûr?
Oui ! J’ai beaucoup appris la musique en interprétant et en imitant d’autres artistes. Donc, c’est un réflexe assumé. J’aime refaire les tounes, je les modifie un peu quand même. Je fais souvent une reprise de Fous n’importe où de Daniel Bélanger.
Comment met-on à sa sauce une chanson comme celle-là?
C’est instinctif ! Je ne peux pas reprendre une chanson en me disant que je vais en faire une version plus cool. C’est des flash qui arrivent une fois de temps en temps. J’ai aussi repris Juste une p’tite nuit des Colocs , mais que je fais vraiment différente dans une version slow blues avec des gros solos de guitare. Ça m’est venu en flash comme ça, mais si j’avais forcé à vouloir avoir une méthode, je n’y serais jamais arrivé. Faut que ça vienne dans un élan créatif!
Au mois de février dernier, tu as lancé ton deuxième album qui est plus électro que le précédent, Cimetière d’avions. Tu as dis à ton lancement que c’était quelque chose que tu voulais éviter. Pourquoi tu voulais l’éviter et pourquoi tu n’as pas pu t’en empêcher ?
C’est un concours de circonstance! Ultimement, le but était d’aller chercher une sonorité un petit peu plus chaleureuse, un peu plus éclatée. Je pense que les codes de la musique moderne, en ce moment, c’est d’aller chercher ces essences-là et de passer par les synthétiseurs. C’est n’était pas un choix calculé. J’ai travaillé avec une claviériste qui s’appelle Camille Gelinas qui a travaillé avec tellement de gens formidables comme Fanny Bloom et Vincent Vallières. J’ai beaucoup fait confiance à son instinct pour l’enregistrement de l’album. Elle avait de belles idées, et quand les idées sont bonnes, on ne dit pas non. J’étais tellement ouvert à n’importe quoi. En même temps, je savais que j’allais pas faire quelque chose d’ultimement électronique parce que j’ai énormément de respect pour ceux qui font de l’électronique.
Dans cet album-là, tu accordes beaucoup de place aux choristes. Comment est venue cette décision ?
Depuis les dernières années, quand je vais bâtir un refrain, c’est comme un réflexe de production. J’ai l’impression de donner une expansion à un refrain avec des chœurs. Je ne sais pas pourquoi, c’est quelque chose qui me touche vraiment.
Cet album donne envie de danser, mais il y a des sujets quand même assez lourds comme le suicide. Dans ton processus d’écriture, comment évites-tu d’être mécanique?
Il a fallu longtemps avant que je trouve l’auteur de textes en moi. Il est vraiment né du premier album parce que j’ai vécu des épreuves difficiles dans une période très condensés qui m’ont forcé à sortir le méchant de moi-même. J’en ai déduit que je suis une espèce de clown triste. L’habillage peut être souvent pop, mais je traite souvent de sujets qui seraient dramatiques en fait. Je pense que je pourrais mieux répondre à la question un peu plus tard dans ma vie, parce que, en ce moment, je suis restée dans ma façon de faire comme auteur. Dans le prochain effort, je veux me réinventer un petit peu. Je pense qu’on met beaucoup d’accent sur le message, mais faut que comprendre que le messager est des fois plus important que le message.
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média