Éternels

Éternels : déviances humaines ★★★1/2

Avec la réalisatrice oscarisée Chloé Zhao à la barre du film Éternels, le Marvel Cinematic Universe prend une audacieuse mais prometteuse tangente vers l’humanisation des super-héros sous un ton plus poétique et engagé. Alors qu’Avengers: Endgame marquait la fin d’une ère hyper populaire chez Marvel, Éternels, marque le début d’une autre complètement différente qui se veut encore plus impressionnante et moderne. Il s’agit là d’un pari risqué, car la réaction des cinéphiles demeure toujours imprévisible peu importe le budget du film et sa distribution stellaire.

Depuis qu’Éternels est à l’affiche partout au Québec depuis le 5 novembre, les avis sont très polarisants. Même les journalistes ne semblent pas s’attendre, certains indiquant leur déception et d’autres criant au génie. Est-ce qu’Éternels est dénué de défauts? Non. Est-ce que le virage qu’il annonce est assez prometteur et intriguant pour donner hâte à la suite de cette histoire, et ce sous n’importe quel médium narratif? Absolument!

Si les néophytes de l’univers des bandes dessinées de Marvel se sentaient vite perdus dans les références et les liens unissant les divers héros des Avengers, ils devront ici aussi s’armer de patience avec certains termes de l’univers et de la mythologie divine, mais le tout finit par être lipide, et ce malgré le nombre élevé de personnages. Du haut de l’univers, les Célestes créent les galaxies et les gens qui y vivent. Un jour, des monstres parasites surnommés les Déviants dévorent les humains. Pour freiner ce massacre, les Célestes fabriquent des Éternels, 10 êtres dotés de pouvoirs surnaturels qui ne vieillissent jamais, qui ont pour but de protéger les humains sans rentrer dans les conflits que ces derniers génèrent comme les guerres.

Comme les Éternels sont sur Terre depuis longtemps, ils sont, pour la plupart, attachés à eux. Ils essaient dans la mesure du possible d’aider l’humanité à se développer, spécialement Sersi (Gemma Chan), qui peut transformer les objets en d’autres, et Phastos (Brian Tyree-Henry), qui construit de la technologie à même ses mains. On vous laisse découvrir les autres intrigues qui coiffent le récit, car elles sont nombreuses. Un peu touffues par moments (les explications sur la mythologie) et pas assez détaillées dans d’autres (l’introduction des 10 personnages). Même si le tout est relativement bien effectué, certains protagonistes sont laissés en arrière-plan alors qu’ils auraient gagné à être plus développés. En ce sens, une série aurait été plus approprié qu’un film.

Éternels

Les 156 minutes du film passent généralement vite, surtout lors de la deuxième partie. Les liens qui unissent les personnages sont captivants. On retrouve bien la touche d’humour typique au MCU. La distribution et les personnages séduisent par leur diversité corporelle et identitaire. Chloé Zhao se permet de présenter un héros ouvertement gay, une scène sexuelle et une héroïne sourde (Lauren Ridloff). Ces avancées sont montrées de manière subtile, même un peu trop, mais il s’agit déjà d’un pas dans la bonne direction. Angelina Jolie incarne à la perfection Thena, une Éternelle complexe qui illustre avec brio l’anxiété généralisée. Gemma Chan se sort également bien d’affaire, même si elle offre une composition plus épurée. Don Lee, dans le rôle du sympathique Gilgamesh, hérite de répliques savoureuses qui détendent l’atmosphère.

Les voyages à travers le temps pour signifier l’évolution et la déchéance de la race humaine suscitent des questions existentielles profondes qui germent dans la tête des spectateurs pendant qu’ils se délectent de la cinématographie et des scènes d’action tournées dans la nature. Ceci dit, certains combats tournent en rond et s’avèrent moins spectaculaires comparées à celles retrouvées dans les précédents films de Marvel.

Éternels

Évidemment, comme tout bon film de Marvel qui se respecte, Éternels dissimule des scènes importantes dans son générique. Eh oui, DES scènes…Il faut donc rester dans la salle jusqu’à la toute fin! 😉

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3.5