Nouvellement signée chez Polydor, l’autrice-compositrice-interprète Gabriella a fait paraître, le 20 septembre dernier, simultanément en France et au Québec son plus récent effort du nom d’Étrangère. Après le dément tourbillon causé par sa participation à La Voix en France en 2016, l’artiste de 26 ans a ressenti le besoin de se recentrer au niveau de ses aspirations, son style musical et son évolution en tant que femme dans une société et une industrie en pleine mutation. En résulte un album introspectif bilingue à majorité francophone qui emprunte un virage pop complètement assumé au cours duquel le fidèle compagnon à cordes de l’artiste subit des variantes surprenantes.
Le titre de l’album n’est évidemment pas anodin. Faisant la navette entre le Canada et l’Europe depuis près de quatre ans, Gabriella a longtemps trainé ce sentiment d’être étrangère, de trimballer une personnalité artistique autre d’un continent à l’autre. Avec cet opus, elle ne cherche qu’à plaire à elle-même, et ça fonctionne. Exploitant la pop afin de renouveler l’univers plus folk et classique qui a lancé sa carrière, la chanteuse s’affirme pleinement, ce qui confère à l’album un aspect drôlement authentique malgré son revêtement commercial. Appuyée par les réalisateurs Christian Sbrocca, Stan Neff et William Rousseau, Gabriella aborde sans censure ses échecs amoureux, ses mauvaises décisions et sa vision lucide du métier par le biais de textes sincères, modernes et imagés servies par des mélodies tout aussi dynamiques, contemporaines, accrocheuses et empreintes d’émotions aux moments opportuns, tout comme sa voix qui s’épanouit davantage de pièce en pièce, pour le plus grand ravissement du public.
À écouter :
- Paper Kite
- On cherche encore (Never get enough)
- Isn’t It Great
- Étrangère
La première montréalaise de cet album se tiendra le 15 novembre prochain à la Cinquième Salle de la Place des Arts.