Juste à temps pour le congé des fêtes, Club Illico propose une série d’enquête originale qui vous rivera sur votre fauteuil. D’une durée de huit épisodes de 60 minutes, La Faille se démarque des autres contenus policiers québécois en étant la première production lourde québécoise à être tournée dans le Grand Nord Québécois. Avec ses paysages hivernaux à couper le souffle, ses personnages complexes et son scénario intriguant , La Faille n’a rien à envier aux offrandes américaines à la Fargo , The Killing et True Detective. Tellement qu’elle connait déjà un certain rayonnement à l’international. Pixcom et Club Illico ont même déjà confirmé une deuxième saison avant même la diffusion de la série. Cette grande marque de confiance se justifie dès les premières minutes du premier épisode.
L’auteur Frédéric Ouellet et le réalisateur Patrice Sauvé, le tandem derrière la série fantastique Grande Ourse, refont équipe pour une fiction complètement à l’opposé. Inspiré par le mur qui protège les habitants de Fermont des vents glaciaux et l’isolement physique et psychologique qui en découlent , Ouellet situe son récit dans cette ville à la frontière du Labrador. Un meurtre sordide ébranle les habitants qui se connaissent presque tous. La sergent-détective Céline Trudeau (Isabel Richer) est mandatée pour faire la lumière sur cet événement.
Elle s’unira avec le jeune policier local Alex Théberge (Alexandre Landry) qui se remet tranquillement d’une mort tragique d’un enfant survenue à Fermont il y a trois ans. Grâce à ses méthodes brutes, Céline essaiera de trouver le coupable et déterminer si les deux événements sont liés. Parallèlement, elle renouera avec sa fille Sophie (Maripier Morin) qui s’est isolée à Fermont pour ne plus jamais voir sa mère à la suite d’un troublant conflit qui s’éternise depuis plus de quatre ans.
La Faille joint donc les séries dramatiques Fragile et Victor Lessard qui mettent à l’avant-plan l’hiver rugueux québécois qu’on ne voit malheureusement pas assez souvent sur nos écrans. Au-delà du panorama splendide des images de la mine qui éblouissent par leur profondeur et leur hauteur, le froid intense qui s’y dégage s’empare vivement des spectateurs. Le ciel gris menaçant et les tons de lumières sombres nous plongent instantanément dans l’ambiance glauque qui, elle, parvient à nous identifier aisément aux secrets prenants des protagonistes. Le dévoilement des indices permettant à la résolution de l’intrigue se fait dans un rythme soutenu qui balance parfaitement les moments de frustration de ne pas savoir tout tout de suite et les informations d’apparence anodine qui nous maintiennent accrochées.
L’idée concrète et métaphorique du mur est exploitée magnifiquement. On a l’impression de faire partie des tragédies tout en voulant ardemment trouver leurs sources d’origine. En parallèle, il y a exploitation de la réalité des régions éloignées. Un filon traité subtilement et judicieusement, spécialement à travers le personnage de Maripier Morin qui cherche à redorer la réputation de la mine pour assurer sa survie. Après une première expérience en jeu avec le film La chute de l’empire américain, l’actrice confirme ici qu’elle sait extrêmement bien joué.
D’ailleurs, l’ensemble de la distribution s’approprie avec brio l’écriture bien ficelée de Ouellet qui accouche de personnages mystérieux et attachants qui ne manquent pas d’humanité. Autant les rôles principaux que secondaires tirent leur épingle du jeu et contribuent au bon déroulement de l’histoire. En propriétaire simplet d’un magasin électronique, Mani Soleymanlou apporte une touche d’humour qui est la bienvenue. En mère éplorée, Éveline Gélinas a droit à des scènes absolument bouleversantes. Isabel Richer s’impose dans la peau d’une femme déterminée, directe, frondeuse et baveuse à laquelle on s’attache en une seconde…même si on a parfois cruellement envie de la remettre à sa place!
La Faille sera disponible dès demain, le 12 décembre, seulement sur le Club Illico.
Crédits Photos : Courtoisie