En cet affreux dimanche après-midi tout tristounet (27 octobre), nous nous sommes rendus au Cabaret du Casino de Montréal afin de se changer les idées et profiter d’un bel intermède musical avec la présentation de Francostalgie. Comme le nom l’indique, il s’agissait d’un spectacle qui était basé sur l’alliance et la complicité entre la France et le Québec en ce qui a trait à la chanson francophone. Francostalgie, c’est des auteurs compositeurs interprètes d’ici qui se sont fait également connaître là-bas et des auteurs compositeurs interprètes de là-bas qui se sont faits connaître ici. Un vrai échange culturel et bilatéral!
Ce spectacle mettait en vedette Maxime Landry, Eleonore Lagacé, Michaël et Vanessa Duchel. Pour accompagner ces quatre belles voix et les soutenir, nous avions Catherine Maurais au piano, Yanni Aumont à la guitare et Denis Courchesne à la batterie. Tout ce beau monde a su nous éblouir par leur interprétation de grands succès de trois décennies s’étalant de 1965 à 1995, une période florissante au niveau de la chanson française. On a qu’à penser à Charles Aznavour, cet icone de la francophonie, à qui nous devons entre autres La Bohème, Je me voyais déjà et Viens voir les comédiens.
Il faut vous dire que, pour animer de main de maître ce spectacle exceptionnel, Michel Drucker un animateur télé aux connaissances musicales énormes ne pouvait que bien remplir cette mission, d’autant plus qu’il est adoré de tous. Et non, il n’était pas sur scène. C’est donc sur bande vidéo qu’il nous narrait les différents événements qui se passaient à l’époque où telle chanson a été présentée et est devenue un succès ou encore dans quelles circonstances elle avait été découverte. Aussi, il nous racontait soit des anecdotes ou des confidences de la part des artistes dont il était question.
C’est donc avec Maxime Landry que le spectacle s’est amorcé. Il nous a présenté sa version de La Bohème, une chanson qui sied à merveille à sa voix. Puis, Michaël est venu nous montrer ce que ça faisait Une poupée qui fait non qui fut popularisée ici par le groupe Les Sultans, alors qu’Éléonore Lagacé se déguisait en Poupée de son que France Gall avait popularisée à l’époque et dont Serge Gainsbourg a écrit paroles et musique. Gilbert Bécaud faisait aussi partie de la fête, et pour nous le prouver, Vanessa Duchel nous a interprété avec sa magnifique voix L’important, c’est la rose. Ce fut ainsi pour soixante-cinq chansons, que nous ne vous énumérerons pas toutes , mais nous nous arrêterons sur celles qui ont semblé plaire le plus aux spectateurs qui se sont réunis pour remplir le Cabaret du Casino de Montréal.
Il va de soi que Claude François avait également été convié grâce à sa chanson Comme d’habitude qui a traversé non seulement l’Océan Atlantique, mais l’Amérique du Nord en entier puisque, de Los Angeles, Frank Sinatra en a fait un succès anglophone à la suite de la traduction qu’en avait fait notre auteur-compositeur-interprète d’Ottawa, Paul Anka, qui est encore parmi nous. Michaël , qui bouge si bien, nous a démontré ce qu’il ferait Pour un flirt avec toi. Selon l’encyclopédie Drucker, le premier succès québécois à faire fureur en France fut la chanson de Marc Hamilton, Comme j’ai toujours envie d’aimer. Monsieur Drucker nous a aussi parlé de Robert Charlebois qui a brassé la cabane en France, surtout à Paris. Ce fut donc Lindberg que nous avons pu entendre avec Maxime Landry et Eléonore Lagacé, une fort belle union que ces deux voix!
Serge Lama n’a pas été oublié alors que Vanessa Duchel et Michaël nous présentaient leur version de Je suis malade, un duo qui a fait forte impression auprès de l’assistance. Beau Dommage , qui a aussi fait forte impression en France à l’époque, était également convié au party, et c’est Maxime Landry qui les a représentés avec La complainte du phoque en Alaska, une interprétation qui a fait frissonner. Vanessa ne s’est pas gênée pour nous demander de l’Oxygène, chanson que Luc Plamondon avait écrite pour Diane Dufresne. Le petit groupe nous a aussi offert une magnifique prestation de C’est la fête de Michel Fugain . Tout juste avant, Maxime Landry nous a fait part de ce qui arriverait Si tu n’existais pas, après nous avoir fait visité Les jardins du Luxembourg et que les quatre nous eurent amenés aux Champs Elysées. Une belle visite de Paris en somme grâce à Joe Dassin. Nous avons aussi appris que notre beau Daniel Lavoie avait eu sa part de reconnaissance en France et que sa chanson Ils s’aiment était devenue sa signature. Michaël nous en a offert sa version dont Daniel Lavoie peut être fier. Les Hélène de la salle ont certainement dû avoir des frissons lorsque Maxime a interprété cet immortel succès de Roch Voisine. Vanessa nous a attiré les larmes aux yeux avec sa performance de Pour que tu m’aimes encore, chanson que Jean-Jacques Goldman a écrite pour notre Céline planétaire et qu’elle chante d’ailleurs toujours dans ses tournées. Éléonore, pour sa part, nous a affirmé qu’On ne change pas, un autre succès de Céline Dion.
Un hommage particulier a été rendu à un parolier bien de chez nous et dont les chansons sont connues à travers toute la Francophonie, nul autre que Monsieur Luc Plamondon. On nous a présenté sous différentes versions quelques uns de ses nombreux refrains, notamment Les uns contre les autres tiré de Starmania et Le blues du businessman que Claude Dubois a si bien su populariser, d’ailleurs n’est-elle pas toujours sa signature en France? Un autre succès de Monsieur Plamondon, cette fois-ci popularisé par Catherine Lara, Imagine, nous a été présenté d’une magnifique manière par la belle Vanessa Duchel.
Le spectacle s’est terminé avec le succès de Robert Charlebois, Je reviendrai à Montréal. Pendant cette prestation de nos quatre complices, nous avons pu voir sur vidéo de magnifiques images de Montréal incluant notre beau Pont Jacques-Cartier tout illuminé de sa robe multicolore. Il va de soi que, comme tout bon public que nous étions, nous en avons redemandé et, eux, comme tous bons performeurs qu’ils sont, nous en ont redonné avec Chante la vie chante de l’ami de tous, Michel Fugain.
Le nom du spectacle Francostalgie porte magnifiquement bien son nom, car même s’il s’agissait d’un variété basé sur la musique de la Francophonie, il y avait également beaucoup de nostalgie dans l’air, surtout quand on pense à tous ces marchands de bonheur qui sont disparus au cours de toutes ces années. Ça ne pouvait laisser personne indifférent, moi la première!
Crédit Photos : Julien Faugère