Après La tuque en mousse de nombril en 2011, Le bossu sympathique en 2013, Le divin enfin! en 2015 et Les jours de la semelle en 2018, c’est à la magnifique Maison Symphonique de la Place des arts de Montréal que l’OSM nous convie pour écouter le cinquième conte symphonique La poste du paradis avec Fred Pellerin, le chef des lutins de St-Élie de Caxton et le maestro Nagano, chef émérite de l’Orchestre symphonique de Montréal.
Un programme rempli de tendresse et de lumière. Les cordes et les percussions s’expriment joyeusement et ouvrent le concert avec la première pièce orchestrale, Nocturnes de Debussy. Une imposante boule de Noël flotte au-dessus de la scène, on y voit défiler des projections lumineuses, des lettres qui virevoltent. Le charmant village sous la neige, des étoiles filantes, des jolis nuages blancs qui réverbèrent dans toute la salle nous plongeant dans la féérie du conte.
Nous faisons la connaissance des personnages haut en couleurs du village de Fred Pellerin; le curé neuf, Toussaint Brodeur l’épicier, Méo le barbier, madame Gélinas, le forgeron et sa fille la Belle Lurette. Cette-fois-ci, nous voici plongés dans l’histoire d’Alice, le maître de poste de St-Élie, plus communément appelée Aliche car à cette époque, il y en a des timbres et des enveloppes à coller dans ce petit village de la Mauricie. L’histoire est attendrissante, les villageois reçoivent tous du courrier, mais jamais la belle Lurette, Alice s’en occupe, elle fera revivre l’amoureux de l’au-delà dans une lettre d’amour écrite de sa main. Puis chacun aura droit à une lettre venant du paradis…
Pour la seconde pièce musicale nous écoutons l’entrainante et puissante Finale de la Première Symphonie dite « Classique» de Prokofiev, par la suite évoquant la nature. La première section du Mystère de l’instant d’Henri Dutilleux nous est offerte, puis le gracieux Concerto pour clarinette en la majeur de Mozart dans lequel le clarinettiste solo de l’OSM Todd Cope nous livre une sublime interprétation. Ensuite, un extrait Danses populaires roumaines de Bartok qui incorpore un côté folklorique, une ouverture pour la suite symphonique Réjouissances de Gilles Bellemare qui nous enchantera avec ses airs traditionnels québécois.
Lorsque Fred Pellerin fait place à la musique, c’est un vrai bonheur d’écouter l’interprétation des pièces musicales et lorsque cessent les dernières notes de l’orchestre nous ramenant Fred, nous retrouvons le monde enchanté du conte. L’alternance est si bien réalisée que nous sommes constamment sous le charme de cet univers merveilleux. Nous repartons enthousiasmés par les mots poétiques et hilarants de Fred Pellerin et enchantés par l’élégance et l’excellente interprétation des pièces musicales.