Alors que le Zoofest célèbre cette année ses 10 ans d’existence, des humoristes de la relève ont décidé de se projeter dans le futur en s’imaginant de quoi aurait l’air le gala rendant hommage au quinzième anniversaire! À la barre de l’animation, Charles Pellerin a donc présenté cinq collègues qui, selon lui, seront les vedettes de demain dans le paysage humoristique québécois! C’est devant un public peu nombreux mais fort attentif et enthousiaste que Daphné Létourneau, Alexandre Forest, Léa Stréliski, Christine Morency et Pierre-Yves Roy-Desmarais ont testé du matériel, le 22 juillet dernier, à la Salle Ludger-Duvernay du Monument-National.
Cette dernière représentation du concept a donné lieu à plus de 60 minutes de stand up traditionnel. Éclairages minimalistes, tabouret et pied de micro complétaient le décor dans lequel les humoristes défilaient à tour de rôle. Charles Pellerin, visiblement nerveux , a eu du mal à réchauffer la salle et ne suscitait que quelques faibles rires et sourires polis. Les réactions franches et vives sont apparues à la fin du numéro lorsqu’il a abordé de manière originale la notion de consentement en s’imaginant ce qu’il arriverait si tout le monde devait passer un permis de sexe comme on obtient un permis de conduire.
La première invitée à s’élancer a été Daphné Létourneau. Venant tout juste de graduer de l’École nationale de l’humour, l’humoriste a davantage séduit par sa jolie voix en rendant hommage à son chien Mika au son d’Hello d’Adele que par son segment portant sur sa stérilité qui manquait de profondeur même si certaines blagues se sont avérées mordantes.
Lauréat du concours de la relève au Festival de l’humour de l’Abitibi-Témiscamingue, Alexandre Forest a détruit avec intelligence et sarcasme tous les préjugés et mauvaises informations sur les messages haineux que reçoivent les membres de la communauté LGBTQ+. À l’aise dans la nonchalance, il a fait preuve d’autodérision en parlant de comment il perçoit ses propres identité et orientation sexuelles. En fin de parcours, il a traité d’un sujet tristement actuel, les trolls sur Internet, en ne faisant que lire des commentaires qu’il a reçus afin de bien mettre en lumière tout le pathétique de la chose. Bref, son numéro a donné le goût d’aller voir son spectacle solo, Mûr, qui est présenté au Zoofest jusqu’au 27 juillet.
Mère de trois enfants, Léa Stréliski a abordé la maternité en prenant le point de vue d’une mère épuisée qui a choisi d’assumer son imperfection. Celle qui assuré les premières parties du spectacle de Louis T a affiché une belle présence scénique, mais on regrette son choix léger dans les thématiques puisqu’elle prouve régulièrement sur les réseaux sociaux qu’elle possède un magnifique sens de la répartie en ce qui concerne la politique. Puisqu’elle se produisait dans un gala censé de montrer de quoi aurait l’air son humour dans le futur, cette touche engagée aurait vraiment été la bienvenue.
Ce fut ensuite au tour de Christine Morency de mettre le feu. Même si carrière ne fait que débuter, elle a participé au 15e gala de Laurent Paquin le 19 juillet dernier et se produit sur plusieurs spectacles du Zoofest dont un 60 minutes en solo qui affiche déjà complet. L’humoriste n’est pas sortie des sentiers battus en abordant son poids et sa difficulté à s’entraîner, mais sa transparence a été rafraîchissante. On se souviendra longtemps de son message d’acceptation en guise de conclusion qui, lui, ne sent pas le réchauffé.
Finalement, Pierre-Yves Roy-Desmarais a clôturé le gala. Nerveux et cherchant souvent ses mots, il a profité de l’opportunité offerte pour s’introduire au public, parler du manque de modernité de son prénom et de son amour incommensurable pour les pizza pochette et son chien mâle Chantal qui lui a d’ailleurs volé la vedette sur scène 😉
Il ne reste plus à nous souhaiter un rendez-vous encore plus drôle et innovant en 2023!
Crédits Photos : Myriam Frenette