Les histoires ont pour habitude de faire briller les villes telles que Paris ou encore New-York mais pour l’autrice, ce sont les richesses de son pays qu’elle veut faire découvrir. Fascinée depuis toujours par l’histoire du Canada, Geneviève Graham s’est donné pour mission de la partager à travers son écriture. Elle nous invite donc en 1755 Sur la côte de Grand-Pré qui, en plus d’être le titre de son premier roman traduit en français , est une région de l’Acadie qui a connu un tragique bouleversement.
Amélie est une jeune femme heureuse dans son environnement. Entourée de grands paysages, de la mer et de sa famille si précieuse, la jeune femme se montre avec beaucoup de caractère. Un côté féministe et un autre impulsif qui peuvent souvent la mettre dans l’embarras mais qui, pour le coup, vont être d’un grand secours pour tout ce qui l’attend. L’armée britannique va arriver, du jour au lendemain, dans le village de Grand-Pré et prendre possession de la Terre et ainsi déporter tous ses habitants à l’extérieur de leurs racines. Un changement brutal pour Amélie et sa famille qui travaillent si fort et qui aiment profondément leur coin de pays.
Malgré la violence extrême de l’armée britannique et la haine que tous les Acadiens ressentent pour celle-ci, Amélie va y faire la rencontre d’un être particulier qui va bouleverser tout son être. Le caporal Connor MacDonnal est un officier écossais qui , dans son passé, a lui aussi connu un évènement brutal à cause des Anglais. Des souvenirs qui vont lui donner rapidement de la tendresse envers la jeune femme et toute sa famille, et l’éloigner de cette mission qui est contre sa nature. À travers cet évènement marquant de l’histoire, Graham nous tient en haleine par la beauté de ses personnages qui ont tous une place importante et des qualités qui les rendent attachants.
La chimie entre Connor et Amélie se ressent automatiquement entre les lignes, ce qui rend la lecture encore plus attrayante. En plus de rendre hommage aux Acadiens, Graham nous parle des Autochtones et plus précisément des Micmacs qui ont une place importante aussi bien dans le roman que dans la famille Belliveau. À l’intérieur de la cruauté et des péripéties que la famille va vivre dans leur terrible déportation, ce qui nous marque le plus en tant que lecteur, c’est toute la résilience et la force des liens qui émanent des Belliveau.