Depuis la parution de son EP folk Soaked in Gold en 2015 et de l’album diamétralement plus électro Coastline en 2017, l’auteur-compositeur-interprète montréalais Geoffroy attire les foules et a le vent dans les voiles. Sa présence hier soir à la Scène Loto-Québec du Festival d’été de Québec n’a pas fait exception, loin de là!
Celui qui se produira ce soir au MTELUS dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal est apparu sur la scène tout souriant et toujours aussi abasourdi d’être l’objet d’une telle générosité de la part du public. Il a lancé les festivités en force avec Bad Habit, une accrocheuse pièce issue de Coastline qui a d’ailleurs fait l’objet d’un splendide vidéoclip. Entouré de claviers, de guitares, d’un saxophone, d’une flûte traversière, d’un tam-tam et d’autres percussions, l’artiste a ponctué la soirée de solos musicaux à la fois planants et électrisants. Celui qui a habité Bad Habit s’est même soldé par une envolée de baguettes!
Tout en conservant une personnalité artistique libre qui lui est totalement propre, Geoffroy puise dans un son trip hop et électro-pop d’influence internationale très prisé en Europe. Ce genre, qui fait lentement mais sûrement son ascension ici, séduit pourtant de fervents amateurs québécois qui sont contents de voir des artistes tels que Geoffroy et Milk n Bone oser ce style ici. Les fans de l’artiste de 29 ans témoignent quotidiennement leur reconnaissance, comme le prouve les six millions de téléchargements sur Spotify du single Sleeping on my own. En spectacle, cette gratitude se traduit par d’immenses manifestations de joie. Hier, elles étaient telles qu’il était parfois difficile de se concentrer sur l’évasion que permettent les paroles et la voix si suave et distincte de Geoffroy.
Ce dernier a évidemment contenté les gens venus déguster l’album Coastline avec les titres Call of the wild, Thirsty, l’instrumental Day at the museum et l’exotique Trouble Child, mais il a également réservé des réarrangements surprises très intéressants. Par exemple, le morceau As long s’est avéré plus lente et mélancolique que sur disque.
Honoré d’être la première partie du fort attendu groupe britannique Bonobo, il a revisité avec respect et aplomb leur pièce Baltimore. Geoffroy a également pris le temps d’offrir du nouveau matériel. La livraison de ces exclusivités a véritablement mis l’eau à la bouche pour la parution du second album qui devrait voir le jour à l’hiver 2019. Les pièces regorgeaient d’un son pop quelque peu onirique rappelant l’univers de Coastline sans jamais le plagier. Au niveau des textes, il se dégage encore cette soif de voyage et cette recherche constante d’aventures si chères à l’artiste. Les thèmes de l’engagement et du danger de la routine semblent également être encore une source intarissable d’inspiration. C’est tant mieux, car cette quête continue de nous transporter avec une intense sérénité!
Pour connaître l’horaire estival de Geoffroy, c’est par ici!
Crédits Photos : Renaud Philippe