Haddonfield, Illinois. 31 octobre 2018.
40 ans ont passé depuis les événements de la nuit d’Halloween de 1978 où Michael Myers a tué cinq personnes. Seule survivante du massacre, Laurie Strode vit désormais recluse dans une maison remplie de passages secrets, prête à affronter celui qui a voulu la tuer quarante ans plus tôt. Lorsqu’une équipe de journalistes désire tourner un documentaire sur Michael Myers, ce dernier s’échappe de l’asile où il est enfermé et sème de nouveau la terreur à Haddonfield. Cette fois, rien n’arrêtera Michael, sauf peut-être Laurie Strode qui semble bien déterminée à mettre un terme au règne de terreur du tueur au masque blême et terrifiant.
En 1978, John Carpenter présentait une oeuvre cinématographique qui allait changer le monde de l’horreur pour toujours. L’histoire d’une gardienne d’enfants traquée par un tueur au masque blanc allait devenir culte et propulsa John Carpenter au rang des réalisateurs chevronnés du cinéma d’épouvante et fit de Jamie Lee Curtis une reine de l’horreur. Après sept suites au film original et deux remakes par Rob Zombie, voilà qu’arrive enfin HALLOWEEN version 2018.
Enfin, il faut le dire, parce que cette suite était très attendue par les fans de la saga mais aussi par les fans d’horreur en général. Voilà enfin un film qui remet la série sur les rails. Avec des suites qui ont plus ou moins bien fonctionné au fil des années et les relectures de Rob Zombie, la franchise était arrivée à bout de souffle jusqu’à ce que Jason Blum, fondateur de Blumhouse, décide de ramener Michael Myers pour une nouvelle aventure. Non seulement on retrouve le croque-mitaine, mais pour que la fête soit complète, nous retrouvons Jamie Lee Curtis, la deuxième figure emblématique de la série. Cerise sur le gâteau, John Carpenter revient composer la musique, et Nick Castle enfile le costume de Myers à nouveau, lui qui personnifiait à la perfection le croque-mitaine dans le film original.
HALLOWEEN démarre lentement mais le ton est vite donné. Déjà, dès les premières minutes, on sent ce qui va se passer. Les journalistes qui tentent d’en savoir plus sur les motivations qui ont poussé Michael Myers à agir comme il l’a fait en 1978 seront vite confrontés à l’inévitable ; l’évasion du tueur. Sans surprise, Michael s’évade et, cette fois, c’est une Laurie Strode prête depuis quarante longues années qui désire mettre fin au carnage. Et c’est ici que l’histoire devient intéressante. Laurie Strode a été confrontée à un traumatisme profond lorsqu’elle avait 17 ans et ne s’en est jamais remise, au point d’avoir laissé sa fille Karen (interprétée par la convaincante Judy Greer) de côté pour se consacrer entièrement à l’éventuel retour de Michael. Si Laurie a du mal dans les relations familiales avec sa fille, il en est tout autre avec Allyson (campée par l’étonnante nouvelle venue Andi Matichak), sa petite-fille avec qui elle semble avoir développé une meilleure relation. Laurie Strode ne souhaite qu’une chose : protéger celles qu’elle aime et en finir une bonne fois pour toute.
Au départ, l’intrigue peut vite faire penser à HALLOWEEN H20 : VINGT ANS PLUS TARD, sorti il y a 20 ans, en 1998. Mais il en est autrement. Cette suite directe au premier film ne se veut en aucun cas une copie de H20. Bien au contraire, il a sa propre identité et ramène HALLOWEEN à sa forme la plus pure de terreur. Le film étant réalisé de main de maître par David Gordon Green, qui a collaboré au scénario avec Danny McBride, on sent que les deux hommes ont voulu faire hommage au film original et qu’ils ont bien fait leur devoir. Ici, exit les motifs de Michael ou le lien de parenté entre lui et Laurie. Il n’en est rien. Michael n’est seulement qu’un tueur, point final. Il tue, sème la terreur et décapite le plus de gens possible sur son passage. Nous retrouvons ce qui faisait de l’oeuvre de John Carpenter un film terrifiant sans toutefois tomber dans le sanguinolent ou dans la torture pornographique.
Ici, Michael épie dans l’ombre ses futures victimes. Dans le noir, il guette, attend et frappe. Quelques scènes dont on ne révélera rien sont toutefois apparues comme étant plus faibles avec un but de surprendre, mais l’effet escompté fait en sorte, qu’à la place, on se gratte la tête, mais tout est vite oublié et pardonné la minute suivante. David Gordon Green et Danny McBride ont déclaré en entrevue avoir visionné chaque film de la série avant de pondre leur scénario, et ils sont venu à la conclusion qu’il valait mieux tout effacer la chronologie de la franchise pour ainsi offrir une véritable suite. Mission accomplie, et les deux amis n’ont pas oublier pour autant les autres films. Ils ont placé, à quelques endroits, des références pour chaque film, certaines évidentes, d’autres un peu moins. Le véritable fan ne devrait pas avoir de mal à les identifier.
John Carpenter est également de retour à titre de producteur exécutif et signe en entier la musique du film. De retour avec le thème classique, il propose également une version revisitée qui nous fouette de par son efficacité. De plus, il ajoute quelques nouvelles pièces qui n’ont rien à envier aux plus anciennes. La musique de ce nouveau HALLOWEEN a de quoi faire frissonner, rien de moins. Et que dire de Jamie Lee Curtis ?! La « Scream Queen » originale offre ici une des meilleures performances de sa carrière, tous ses rôles confondu. Elle joue Laurie Strode de la plus convaincante façon qu’elle a pu le faire jusqu’à maintenant. Soutenue par un casting talentueux, elle livre ici une interprétation qu’on n’est pas prêt d’oublier.
HALLOWEEN est un film à ne pas manquer. Non seulement il sort juste à temps pour la célèbre fête, mais aussi exactement 40 ans après la sortie de l’original. Le festival de frissons et d’épouvante est de retour, pour notre plus grand plaisir. HALLOWEEN a tout ce qu’il faut pour vous donner une bonne frousse et vouloir dormir les lumières allumées. Oubliez tout ce que vous saviez de la série. Michael Myers est de retour, prêt à écraser les citrouilles sur son passage, et Jamie Lee Curtis l’attend pour une ultime confrontation. À moins qu’il y ait une suite ?
Ce film est à l’affiche depuis le 19 octobre 2018.
Crédits Photos : Universal Pictures