Nous avons eu le plaisir, jeudi le 8 septembre 2022, de faire la connaissance de l’ensemble de cordes Les 9 de Montréal, dans un concert présenté par Productions GFN, à la Maison Symphonique de la Place des Arts. Cet ensemble est formé de huit violoncellistes qui sont Vincent Bélanger, Noémie Raymond-Friset, Dominique Beauséjour-Ostiguy, Thomas Beard, Ella Hopwood, Dominic Painchaud, Noel Campbell, Émilie Girard-Charest et d’un contrebassiste Étienne Lafrance. Un groupe que nous avons découvert avec la plus grande satisfaction et un plaisir tout aussi grand.
Il va de soi qu’il n’existe pas un répertoire très vaste pour ce genre d’ensemble. Il y a des milliers de pièces pour violons, piano et violoncelle, mais seulement pour des violoncelles, il n’en existe pas. Il a donc fallu improviser et c’est ce que Vincent Bélanger a fait avec le Boléro de Ravel, qu’il a adapté pour les besoins de l’ensemble incluant le contrebassiste. Une adaptation qui nous a donné la chair de poule et qui a été exécuté avec un magnifique résultat.
Par la suite, Monsieur Bélanger nous a présenté un compositeur, Christian Thomas (1955- ) avec lequel il a beaucoup d’affinités et qui a accepté d’écrire pour l’ensemble, nous faisant ainsi cadeau d’une nouvelle révélation en écoutant le Chant d’espoir, qu’il a écrit spécialement pour son ami et son ensemble. Nous avions par moment l’impression d’une conversation entre deux violoncelles, une fascination pour les oreilles, un opus tout en douceur. Nous avons également pu entendre une fantaisie de François Dompierre (1943-_), Exil, inspirée du Canadien errant ainsi que d’une balade irlandaise, lesquelles prenaient tout leur sens dans ce titre et cette version.
Au tout début du spectacle, Vincent Bélanger nous a informés que le concert était dédié à la Reine Élizabeth II, dont nous venions tous d’apprendre le décès, une pensée fort délicate. Ayant participé ou assisté aux célébrations du 70ième anniversaire d’intronisation de la Reine Elizabeth II, il lui a aussi rendu un hommage tout particulier avec la pièce Adagio de Samuel Barber (1910-1981), une pièce tout en douceur empreinte d’une certaine nostalgie, qui se prêtait bien a la triste nouvelle que nous avions apprise un peu plus tôt.
Que dire de la prestation de la soprano LiRong Dong et la participation de Martin Morais a la guitare de la pièce Tout est dit, une composition de notre hôte Vincent Bélanger. En effet, tout s’est dit sans qu’aucune parole ne soit prononcée, seulement les vocalises de cette fabuleuse interprète sino-canadienne et quelles vocalises, une performance inoubliable, et de plus, quelle beauté ! Après la pause, le groupe nous est revenu avec Les yeux noirs. Une adaptation de James Berralet (1978- ) inspirée d’une œuvre russe, mais sur un rythme de tango, une interprétation sublime, a couper le souffle. Facile d’imaginer une performance de Al Pacino sur ce tango, quelle prouesse il aurait exécutée.
Incroyable la variété de sons que l’on peut sortir du violoncelle, par moment on avait l’impression d’entendre la délicatesse, la douceur et la finesse du violon. Nous avons eu droit également à une autre œuvre de Christian Thomas intitulée Adaptation, autre pièce écrite spécialement pour Les 9 de Montréal, un air fort intéressant. Par la suite, notre groupe nous a offert un premier rappel, avec l’Air de la fleur, tiré de l’opéra Carmen de Georges Bizet (1838-1875), une prouesse extraordinaire, nous sommes certains que Bizet devait être heureux d’entendre ce qu’on a pu faire de sa création. Pour notre part, nous avons adoré. Nous avons eu droit a un deuxième rappel, qui fut en fait une répétition de Les yeux noirs, la pièce sur une variation de tango. Un concert qui nous a permis de découvrir tout ce que nous pouvions entendre et plus, de cet instrument qui quoique populaire est si peu connu, le violoncelle.