La salle de spectacle Espace GO présentait, hier soir, la Première médiatique de la pièce de théâtre Les Louves, pièce, d’ailleurs, ayant merveilleusement amorcé la programmation de la saison. Présentée en 1h30 sans entracte, l’œuvre nous permet de plonger, littéralement, au cœur de la vie de neuf jeunes femmes pendant leurs pratiques et parties hebdomadaires de soccer et d’en ressortir tout à fait charmés… et désarmés!
Les Louves, originalement THE WOLVES, est avant tout une pièce de théâtre écrite par l’américaine Sarah DeLappe et fut présentée pour la première fois le 8 septembre 2016. Dirigée par Katerine Kovner et Roberta Pereira (respectivement à la direction artistique et à la direction de production) dans le cadre d’une production de The Plawrights Realm, elle a été performée dans plusieurs villes des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’ici même, au Canada. Remportant un franc succès, la réalisation a été finaliste pour un Prix Pulitzer en 2017, notamment. C’est avec l’initiative de Fanny Britt à la traduction et de Solène Paré à la mise en scène que nous pourrons assister à la première représentation mondiale francophone de la pièce jusqu’au 6 octobre prochain, laquelle met en vedette Claudia Chan Tak, Claudia Chillis-Rivard, Leïla Donabelle Kaze, Célia Gouin-Arsenault, Dominique Leduc, Stephie Mazunya, Alice Moreault, Elisabeth Smith, Zoé Tremblay-Bianco et, bien sûr, Noémie O’Farrell, en tête d’affiche.
D’entrée de jeu, le décor est fort intéressant. Le spectateur entre en salle, comme il va rejoindre sa place dans les estrades d’un terrain de soccer intérieur. Des projecteurs en guise de lampadaires encadrent la scène et éclairent le terrain de gazon synthétique de sa lumière blanche et puissante. Ne manque plus que les joueuses, les Louves, habiles, fières, prêtes à affronter les équipes rivales. Une musique intensément enlevante retentit soudain, entraînant tout le public dans une fébrilité d’avant-match : c’est le début de la pièce. Rapidement, les discussions deviennent cacophoniques et vacillent non-conséquemment entre l’hygiène féminine et les Khmers rouges; le sexe et la notion de consentement/la pression socialement oppressante qui mène à la sexualité; Harry Potter. On se retrouve ni plus ni moins témoins de leur chimie, de leurs commentaires nombreux, hilares, taquins, parfois vils et sarcastiques, mais qui les mènent, malgré elles, entre adversité et compétition une pointe malsaine, vers un réel sentiment d’appartenance. Vers une amitié sincère. Puis, quand tout semble aller pour le mieux, un bouleversement frappe le groupe, forçant les filles à se serrer les coudes encore davantage.
Tout au fil du récit, chacune des joueuses nous dévoilent un peu plus sa couleur, nous décrochant tantôt sourires, tantôt rires et parfois une petite larme, empreinte de nostalgie, de regrets ou simplement d’une parcelle de souvenirs. Ce qui frappe par-dessus tout c’est de constater que même les unes face aux autres dans leurs petites querelles de jeunes adultes, les neuf protagonistes sont toutes égales une fois vêtues de leur uniforme à jongler des pieds avec le ballon; leurs origines ethniques, leur couleur ou leur statut social, ni même leur passé respectif n’importe, au fond… Il s’agit-là d’un bel hymne aux relations humaines, quelles qu’elles soient, un exemple à suivre, une morale à intégrer…
Chorégraphies de jeux de jambes orchestrées en maître, interprétation juste et efficace, traduction bien adaptée, scénarisation et conceptualisation immersives, éclairages et sonorisations pertinemment placés rendant la soirée agréable et touchante. Le tout contribue à nous faire passer un magnifique moment!
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