Avec son deuxième spectacle solo, dont c’était la première médiatique à l’Olympia de Montréal hier soir, Mariana Mazza démontre que lorsqu’on croit qu’elle a fini de nous surprendre avec son côté sans filtre, elle en a encore beaucoup en réserve pour nous dérouter davantage, et ce pour notre plus grand bonheur et celui des nombreux artistes qui étaient présents sur le tapis rouge!
Avec un titre comme Impolie – Pardonne-moi si je t’aime, Mariana Mazza ne peut pas mettre la table plus clairement. Elle ne se censure pas et assume chacun de ses propos sans les enrober d’un vernis gentil. Elle sacre, elle emploie des mots crus, elle raconte des anecdotes qui met nos hauts le cœur à rude épreuve, elle embrasse la vulgarité avec une jouissance à peine contenue et fait preuve d’un épatant sens de l’autodérision qui ne la met pas souvent sous son meilleur jour, et c’est exactement ce qui maintient sa popularité et qui lui confère encore une solide pertinence, et ce malgré les récalcitrants qui n’ont pas la capacité de voir au-delà du premier degré.
L’ajout du Pardonne-moi si je t’aime dans le titre sous-entend que Mariana Mazza excuse plusieurs blagues et agissements. Or, il n’en est rien. Si elle est consciente qu’elle commet certains excès, elle ne s’excuse jamais mais ô grand jamais pour qui elle est, et c’est exactement cet aspect qui permet à son spectacle, au-delà des francs rires qu’il suscite, de comporter des messages d’acceptation importants.
L’adage On taquine ceux qu’on aime semble avoir été inventé pour ce solo tellement c’est ça que Mariana Mazza fait avec talent pendant près de 90 minutes, que ce soit en se moquant de ses défauts, en piquant une petite jasette avec certains spectateurs, en se défoulant sur la paresse des hommes qui les rendent presqu’entièrement inutiles ou encore en décrivant sa relation si belle et inspirante avec sa mère dont le je-m’en-foutisme qui croît avec l’âge donne lieu à des malaises hilarants.
Le spectacle contient évidemment des débordements, notamment dans les segments consacrés aux jokes de caca et de sexe. Le niveau de tolérance et d’appréciation face à ce genre de gag varie d’un spectateur à l’autre, mais ce qui est unanime, c’est l’impeccable sens du timing de l’humoriste de 31 ans. Imposante, déterminée, habile improvisatrice, expressive et charismatique, Mariana Mazza ne laisse absolument personne indifférent. Sa lucidité, sa confiance et sa vulnérabilité touchent droit au cœur.
Déclarant elle-même que ce spectacle n’a aucunement la prétention de révolutionner le genre et a pour unique but de vouloir faire rire (ce qui est déjà énorme ces temps-ci), Mariana Mazza réussit pourtant à faire réfléchir sur l’importance de s’écouter et de se détacher de ce désir de vouloir plaire à nos détracteurs en se forçant de prendre des trajectoires qui ne nous intéressent pas et qui creusent notre malheur.
En guise de première partie, Jo Cormier remplit le mandat avec brio, surtout avec son numéro décrivant avec justesse les absurdités de l’émission Fort Boyard. Il est fin prêt pour prendre son envol en solo. Ça tombe bien, il sera en rodage dès le mois de mai avec son spectacle Animal! Cliquez ICI pour vous procurer des billets! Sa première médiatique aura d’ailleurs lieu à l’Olympia le 8 novembre 2022.
Pour l’instant, la tournée Impolie- Pardonne-moi si je t’aime continuera jusqu’en mai 2023. Toutes les dates sont énumérées ICI.
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média