15 février 2019 – Centre Bell
Elle et son ADN lors de sa première médiatique !
Le 15 février 2017, Marie-Mai donnait naissance à son adorable jeune fille Gisèle. Deux ans plus tard, à pareille date, elle se tenait debout devant son public au Centre Bell, démarrant ainsi sa nouvelle tournée Elle et moi, après 5 ans d’absence sur la scène notoire. Si nous sommes déjà au courant du phénomène Marie-Mai et de toute l’énergie qu’elle offre en spectacle, on peut encore une fois être agréablement surpris de la bête de scène qu’elle est. Même pour ceux qui ne sont pas particulièrement fans de sa musique, ils ne peuvent démentir son talent indéniable. Est-ce que cette nouvelle production répond aux attentes tout de même assez élevées du public ? Étant fan de la première heure de la chanteuse, je réponds un gros oui ! Mais si j’y vais d’une façon un peu plus objective, je dirais que la recette demeure sensiblement la même, exceptée une surprise de taille, Marie-Mai sait merveilleusement danser !
Dans un amphithéâtre agréablement garni, les jeunes et moins jeunes avaient tous bien hâte de la découvrir ou bien de la redécouvrir. Je me suis demandé comment elle allait pouvoir intégrer les morceaux de son sixième album, plus personnels, à ses gros succès des dernières années. Un exploit qu’elle réussit grâce à un concept plus uniformisé et plus épuré. Le seul élément de décor consiste en un écran gigantesque projetant des images ahurissantes, chapeau pour le graphisme ! C’est sans doute pour simplifier le transport pour sa tournée partout à travers le Québec. Un choix artistique très judicieux. On met donc l’accent sur des chorégraphies survoltées ainsi que des costumes de scène incroyablement sublimes, comparables à ceux que portent Lady Gaga, et c’est une réussite ! Dans le fond, elle est un peu notre Gaga du Québec !
© Stéphane Chaput Fortin / Éklectik Média
La bête de scène à l’oeuvre !
Donc, pas de surprise, c’est sur une entrée en scène magnifique en entamant Empire et Je décolle que tout démarre. « Ce soir, je décolle avec vous, à travers vos yeux ! », s’est-elle exprimée devant une foule qui l’acclamait, visiblement émue de l’amour qu’on porte à son endroit, et qui ne s’éteint pas tel un feu éternel. Accompagnée de ses huit danseurs, elle assure à leur côté. Elle s’était d’ailleurs prêtée à l’exercice lors de sa résidence au Théâtre St-Denis en 2015. Pas de doute, elle se tient en forme et ça n’ébranle pas le contrôle de sa voix. Cela fait du bien de la voir plus vivante que jamais, du haut de ses 34 ans.
Elle enchaîne les chansons sans du tout s’éreinter. C’est à travers un long répertoire qu’elle doit choisir ses morceaux. On pouvait compter évidemment sur les éternelles Mentir, Emmène-moi, Je cours, Différent et la très touchante Encore une nuit, au grand plaisir des spectateurs. Mais aussi sur du nouveau matériel tel Oser aimer, Élever, Exister et Elle et moi. Un spectacle sans temps mort, la chanteuse donne tout son cœur, elle saute, elle danse, elle s’amuse. Mais est-ce qu’on peut appeler ça un renouveau ? Pas nécessairement. Oui, le concept a été quelque peu modifié et épuré, mais au niveau des arrangements musicaux, mise à part une sonorité plus pop et très assumée, elle ne va pas ailleurs. Elle reste dans ce qu’elle connaît. Même si, ironiquement, elle a changé de band et d’équipe de production (Spectra et Evenko), elle ne s’est pas mise en danger. Mais ça ne fait rien, c’est une recette qui fonctionne et qui rejoint beaucoup de monde. C’est quand même tout un exploit de perdurer dans le temps, avec un bagage très riche, sans que la flamme ne s’essouffle. Mais je sais qu’elle ne se repose pas sur ses lauriers. Elle travaille d’arrache pied pour rester au top. Les petites perles comme le mashup avec Indivisible et Qui prendra ma place ainsi que le rap qu’elle fait en bridge sur Ne m’écoute pas est un vibrant signe qu’elle veut tenter de sortir de sa zone de confort. Mais j’aimerais la voir oser plus. Je sais qu’elle en a la capacité et surtout la possibilité de le faire.
Ce n’est qu’après l’entracte que le ton a monté de plusieurs crans. En chantant Sans cri ni haine, le public se mettait de la partie en sautillant et en entonnant les paroles, il a fait de même pour Conscience, C’est moi ainsi que C.O.B.R.A. Si les chansons de Elle et moi reste encore méconnues du grand public, ses hits, en revanche, n’ont pas passé inaperçus.
© Stéphane Chaput Fortin / Éklectik Média
L’amour indéniable pour son public !
À chacun de ses spectacles, elle souligne l’importance qu’ont ses fans dans sa vie, sans qui elle ne serait rien. Ce soir n’y a pas fait exception, elle parle beaucoup à son public, et elle se sent proche de lui. Elle termine la soirée avec la chanson qui est sans doute la plus touchante qu’elle a pu écrire à ce jour, une chanson écrite pour sa fille, Ton histoire. Cette dernière était d’ailleurs dans l’audience pour la toute première fois. Elle dédie également la chanson à tout le monde, parce que tous peuvent se retrouver et se reconnaître à travers les paroles. Marie-Pierre Bellefeuille accompagne Marie-Mai au piano, avec un écran qui projette des photos des fans lorsqu’ils étaient jeunes. La chanson se termine dans une belle douceur avec, en arrière-plan, une photo de Marie-Mai lorsqu’elle était bébé, une photo d’un David Laflèche version enfant et une Gisèle souriante entre ses deux parents. Une belle façon de terminer la soirée !
À toutes les fois qu’on assiste à un spectacle de la reine du Québec, on en ressort toujours avec le sourire. On a un empire incroyablement fort. Ce n’est plus la jeune Marie-Mai rebelle de Star Académie 2003. C’est une grande femme, une icône de toute une génération ! L’amour pour la chanteuse reste à ce jour incassable et le restera fort heureusement pour bien des années encore !
Visitez le site mariemai.com pour les prochaines dates de spectacle. Vous ne pouvez manquer ça !
Consultez notre galerie photo de cette soirée plus que mémorable.
Crédit photos : © Stéphane Chaput Fortin / Éklectik Média