La température était élevée à l’Olympia de Montréal, hier soir, pour la Première médiatique du nouveau one-man-show de Martin Petit, Pyroman, son quatrième spectacle solo en carrière. Nous attendions en effet l’artiste dans toute notre fébrilité.
Déjà neuf années se sont écoulées depuis son dernier one-man-show, Micro de feu, qu’il avait lancé en 2010 et qui lui avait valu les récompenses « Spectacle de l’année » et « humoriste de l’année » au Gala des Olivier, de même que le spectacle de l’année-humour à l’ADISQ, en 2011.
C’est un Martin Petit confiant, solide, groundé et fier, surtout, qui s’est présenté sur scène devant une salle comble d’amis, de collègues du milieu artistique et de gens des médias. Le spectacle a commencé lentement, les gags de l’humoriste étaient plutôt amusants et parfois une pointe touchants, mais pas désopilants. Il nous parle de ce qui s’est passé dans sa vie dans les dernières années, de sa vie d’homme ayant récemment passé « l’étape » des cinquantes ans, de ce que ça implique, du temps qui passe qu’il calcule maintenant en années de vie de chien et de l’instant présent que nous ne prenons pas assez le temps de savourer, de ses enfants qu’il adore avoir la chance de voir grandir. L’introduction, ni plus ni moins.
Plus le spectacle avance, cependant, et plus le côté incendiaire de l’humoriste se dévoile, quoique timidement, et enchaîne des rires intenses dans la salle. Petit parle avec une aisance certaine, malgré quelques fourvoiements, de nombreux sujets considérés comme tabous. L’homophobie, le racisme, l’islamophobie, les cours d’éducation sexuelle qui devraient selon lui être donnés par des latinos, les pauvres, les handicapés que nous mettons tous à tort dans le même panier, mais qui devraient être catégorisés (son gag sur les sourds qui ne devraient pas avoir accès aux stationnements pour handicapés près des commerces décroche un tonnerre de rires dans la salle). L’humoriste ne semble pas vouloir en laisser un au hasard. Il y a, cela dit, tellement de thèmes abordés dans ce spectacle, que nous nous y perdons. Malheureusement, rien n’est vraiment élaboré en profondeur et, malgré plusieurs lignes assassines qui provoquent l’hilarité, nous avons du mal à trouver le filon conducteur qui nous permet de bien cibler l’objectif du spectacle.
Puis, vient le noir, la fin du numéro qui est complètement inattendue, mais qui nous paraît précipitée. À la résultante de ce quatrième spectacle de Martin Petit, nous sortons ravis d’avoir passé une belle soirée, mais davantage essoufflés par les blagues déferlantes qui sautaient rapidement du coq-à-l’âne que parce que nous avons trop ri. Resserrer le tout en ayant un regard extérieur et privilégier approfondir quelques sujets dans le spectacle serait plus efficace. Nous savons que l’humoriste est digne de livrer la marchandise comme un pro : peut-être manque-t-il seulement un peu d’huile sur les rouages de son métier, puisque, somme toute, Martin Petit demeure l’un des phares en humour au Québec.
Martin Petit
Pyroman
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Crédits Photos : Mélanie Vachon, Éklectik Média