À la suite du succès qu’a suscité son roman Pieds nus dans la gravelle, Maude Michaud ne pouvait pas faire plus plaisir à ses lecteurs qu’en offrant une suite. Dans Le cœur pendu paru en juin dernier, on retrouve la vie du personnage principal que la narratrice exploite avec le même ton et la même authenticité. Le cœur pendu se lit d’une traite et avec les tripes tant on se sent proche du personnage qui nous transperce le cœur avec sa peine et ce deuil si difficile à faire.
Deux ans se sont écoulés depuis la disparition des deux personnes qu’elle aimait le plus au monde et, pourtant, cette douleur est encore vive. La jeune femme qui est devenue mère d’un petit garçon nous raconte sa vie et ses états d’âme en s’adressant à Rémy, l’homme de sa vie qu’elle voit toujours comme tel malgré sa mort. À travers les chapitres, on découvre l’envers du décor de ce qu’est un deuil dans tout ce qu’il représente (le vide, la peur et le goût de rien).
Pourtant, malgré cette souffrance évidente et ce goût de rien, la narratrice tente de dévoiler bien plus de profondeur que cette triste injustice de perdre quelqu’un ; elle dévoile ce combat envers la vie. Un combat qu’on peut faire un peu croche, mais dont l’essentiel est de le faire quand même. L’importance de se laisser bercer par les gens qui nous comprennent et de retrouver dans chaque chose la pureté du bonheur qui nous donne assez de force pour continuer à vivre.
De l’abandon à la maternité, la jeune femme s’exprime avec tellement de sincérité et de vulnérabilité qu’on a l’impression d’être une oreille attentive à qui la narratrice se confie et dont les confidences nous laissent, à plusieurs reprises, les yeux plein d’eau et Le coeur pendu.