La deuxième saison de M’entends-tu se déploiera dès ce soir, le 13 janvier, à 22h00 à coup de trois épisodes avant d’être disponible dans son intégralité (10 épisodes) sur le site Internet de la chaîne. Si vous pensiez que la saison 1 était déjà un chef-d’oeuvre contemporain, vous n’avez rien vu avec ce bouleversant et splendide nouveau chapitre…
D’abord, la décision de diffuser trois épisodes en boucle dans un soir de première n’a pas été prise uniquement pour offrir un cadeau aux fans de la première heure qui a attendu pendant des mois le retour de sa comédie dramatique chouchou lauréate de 5 Prix Gémeaux ; elle relève plutôt d’une compréhension essentielle à la trame narrative de l’histoire. Si vous n’avez pas eu encore la chance de consommer la merveilleuse première saison, il serait préférable d’arrêtez votre lecture ici.
Pour les autres, sachez que ces trois premiers épisodes viendront combler vos attentes et répondre à toutes vos questions d’une manière inattendue. Ils possèdent un fil conducteur encore plus probant car ils consacrent une demi-heure entière à une des trois héroïnes meilleurs amies : Ada (Florence Longpré), Fabiola (Mélissa Bédard) et Carolanne (Ève Landry). En gros, on a des bribes d’une même journée déterminante mais selon trois différents points de vue qui se complètent à merveille.
Dès la première séquence, nous sommes bouleversés. Nous suivons un sommaire des deux années en prison de Florence. On a l’impression de visionner un documentaire tant c’est semblable à la réalité. L’intensité de ces dix minutes équivaut à sept saisons d’Unité 9, c’est vous dire! C’est là la force principale de M’entends-tu : son réalisme saisissant et son authenticité réconfortante même lorsqu’elle explore des sujets plutôt délicats. Les répliques d’apparence ordinaire mais ô combien accrocheuses et savoureuses font que les épisodes passent en un temps éclair. Difficile à croire mais cette seconde saison est encore plus maitrisée que la première. Les intrigues s’enchaînent fluidement. Chaque scène, chaque rire, chaque larme, chaque personnage a sa raison d’être.
Sans complexe ni morale, la série expose la réalité dans les quartiers défavorisés de Montréal, ce qui inclut l’alcoolisme, l’abus de drogues, la prostitution et la violence conjugale. Elle fait réfléchir sur les mesures à prendre pour freiner ces fléaux sans une once de jugement et de cliché. Cette deuxième saison nous permet d’en savoir un peu plus sur l’enfance du trio infernal pendant leurs années à l’école. C’est éclairant sans jamais être quétaine. Parallèlement, tout en humour et tendresse, on aborde subtilement la difficulté de pardonner et la difficulté de prendre sa vie en main.
Les quartiers moins connus de Montréal n’ont jamais paru aussi vibrants. Ils sont mis en valeur par une caméra énergique sans être dénaturés. Le montage se veut dynamique et la trame sonore le complémente magnifiquement, en étant toujours en lien avec ce que vivent les personnage. Les performances de toute la distribution s’avèrent remarquables. La chimie des trois actrices principales sidèrent. Florence Longpré a cette rare capacité de nous faire rire et pleurer à l’intérieur de la même réplique.
Bref, on a juste déjà hâte de pouvoir dévorer le tout en rafale! Un bijou de notre télévision, et le mot est faible.
Crédits Photos : Télé-Québec, Trio Orange