Fondé en 2012, Nöyze est un groupe rock québécois au goût du jour. Originaire de Montréal, le groupe est composé d’Adrien Harvey (voix et guitare), Alexis Danetz (guitare), Chester Alarie (basse) et Thomas Mongrain Bernadini (batterie).
Tout à commencé avec une amitié de longue date entre Adrien et Alexis. Peu à peu, ils se sont agrandis pour évoluer dans leurs compositions et c’est de là que Nöyze est arrivé. En 2012, ils ont lancé un EP, mais c’est en 2015 avec l’album From Here on Out que le groupe s’est officiellement déployé. Le deuxième album, Bad Dream Close Reality, est sortie en 2018.
Lors de leur spectacle à l’Escogriffe à Montréal, je me suis entretenue avec le groupe pour en apprendre davantage sur ce qui les passionne et sur ce qui les inspire. Voici ce qu’il avait à me dire :
Vous avez fait beaucoup de spectacles ici au Québec, mais vous avez voyagé vers l’extérieur, notamment en Germanie, en Ontario, au Mexique et beaucoup de villes européennes ! Vous y retournez cet été pour une troisième année consécutive, est-ce qu’on peut dire que l’Europe fait partie de vos tournées préférée?
« C’est dur de dire que c’est nos préférées, c’est sûr que l’univers européen est complètement différent, mais on aime chaque ambiance de spectacle. Pour nous, être en tournée c’est un peu le rêve de tout musicien. Le groupe se produit beaucoup plus en Europe actuellement qu’au Québec ou bien le reste du Canada, mais oui c’est sûr qu’on adore ça, car on est là 24h/24 ensemble à juste faire de la musique finalement. » – Alexis
Vos chansons sont seulement en anglais. Il y a-t-il une raison derrière cela? Est-ce que c’est pour atteindre un public et, éventuellement, une carrière américaine ou bien c’est seulement parce que c’est la langue dans laquelle vous êtes le plus à l’aise?
« En fait, fondamentalement, c’est juste une question que j’écris des textes en anglais parce que ça me vient naturellement. Je suis bilingue parce que j’ai les deux côtés dans ma famille et au niveau de l’écriture musicale, je ne me suis pas menti à moi-même non plus en essayant d’écrire en français, parce qu’il y a des gens qui font de la musique francophone et qui sont géniaux et je ne ressens pas le besoin de me rajouter à ça parce que la langue française est une langue très compliquée et qui demande une certaine finesse pour arriver à la faire sonner comme du monde. Ça n’a jamais été une décision qu’on va faire ça parce qu’au État-Unis, ça va plus »pogner », au contraire. » – Adrien
Vous vous êtes inspirés de groupes comme Pink Floyd et The Beatles. D’où viennent ces inspirations pour vous?
« Quand tu commences à écouter de la musique, tu trouves ce qui vient te chercher, et tout ça mis ensemble c’est ce qui fait une influence. Lui est influencé par un band, lui un autre, et ça fait une recette. Une recette ça prend plusieurs ingrédients qui donne un plat. Chacun apporte sa couleur. » – Chester
Entre votre deuxième album lancé en 2015 et le troisième en 2018, il s’est écoulé trois ans. Que s’est-il passé pour Nöyze durant cette période de temps?
« Le premier album, on l’a sorti relativement jeune alors c’est sûr qu’on était pas pressés de sortir un deuxième album parce que, veut veut pas, le groupe s’est développé énormément à travers le temps. On a fait énormément de concerts, une centaine pour ne pas dire, et notamment on a fait des tournées avec le premier album. Pour le second album, on a pris notre temps pour l’écrire pour qu’il nous ressemble et qu’il atteigne une certaine maturité musicale qui allait évoluer avec nous et ce n’était pas forcément de ramener des vieilles chansons qu’on avait écrites à la suite du premier album en 2015 et tout de suite les balancer sur un autre album. C’était de se laisser une certaine liberté. On a écrit pas loin de 80 chansons, on avait un tableau rempli de chansons et c’était trié même si c’était pas des œuvres qui étaient finies, on faisait « bon ! celle-là on pense qu’elle a plus de potentiel ». On a trié pendant plusieurs années jusqu’à temps qu’on ai 12 chansons et qu’on est bon pour un prochain album. C’est ça qu’on veut enregistrer, c’est ça qui nous correspond et c’est là que le band est rendu. » – Alexis
« Avec le EP, on voulait sortir quelque chose, mais le band s’est vraiment créé en 2015. 2015 était le point de lancement pour Nöyze et on savait exactement que c’était la musique qu’on voulait faire. À partir de là, les albums nous ont amenés à toutes ces tournées et ça a mené à une réflexion sur ce qu’on veut devenir comme groupe et l’image qu’on veut projeter. Notre but c’est d’être en constante évolution et c’est ça un peu le vibe du band. Un band qui n’évolue plus, c’est pas un band, c’est une relique. Même les plus gros band au monde, qui existe encore, revisite évidemment tous leurs anciens albums, mais essaient quand même de continuer à produire. » – Adrien
« Par rapport à l’évolution, pour le premier album, on a pré-choisi les chansons tandis que le second album on s’est dit qu’on allait donner une chance à chaque chanson. Notre approche pour nos albums a évolué et chaque chanson méritait d’être bien travaillée. On prenait une chanson qu’on était pas sûr qu’elle allait faire l’album et finalement elle l’a fait et a bien marché. » – Chester
Est-ce que le public peut s’attendre à un nouvel album prochainement?
« On travaille là-dessus. Justement ce soir c’est un peu le lancement de California Sun. On a pas encore dévoilé tout ce qu’on avait fait et tout ce qu’on va faire. On a eu l’opportunité d’enregistrer notre nouveau single et l’amener à Abbey Road Studio à Londres qui est reconnu pour être le studio des Beatles, on est allé faire la finalisation de la chanson là-bas. La chanson donne vraiment un bon avant-goût du nouvel album et son calibre. » – Adrien
Quelle est la signature Nöyze ? Qu’est-ce qui vous rend unique face à d’autres groupes rock québécois?
« La signature Nöyze je dirais que c’est la volonté de ne pas attendre après personne. On est un groupe qui a beaucoup de culot, certains vont dire que le groupe est prétentieux, mais si quelqu’un ne nous ouvre pas la porte on va la défoncer. On va toujours dire « si tu ne pense pas haut, bien tu n’y iras pas ». Les gens disent que c’est impossible qu’un band qui n’est pas signé par une maison de disque ou une maison de production soit capable de partir deux mois en tournée et revenir avec un salaire. On l’a fait, parce qu’on a envoyé des milliers et des milliers de courriels. Donc, c’est un peu ce que je disais, l’audace, le culot et la volonté de défoncer des portes tout simplement. On va trouver une façon de la faire nous-mêmes. » – Alexis
Votre nouvelle chanson California Sun dont vous avez dévoilé un extrait plus tôt la semaine dernière et que vous allez interpréter pour la première fois devant public ce soir a été masterisée au Abbey Road Studio comme vous avez mentionné toute à l’heure. Qu’est-ce qui vous a amenez-là et que signifie pour vous cette grande étape?
« Comme je le disais plus tôt avec l’histoire d’avoir du culot, j’avais déjà prévu d’aller à Londres et je me suis réveillé avec l’idée que je ne pouvais pas passer devant ce studio et de ne pas y entrer, donc je les ai appelés et j’ai présenté la chanson et même si c’est un studio super occupé, ils ont accepté le projet et j’ai tout de suite appelé les gars et j’ai dit « écoutez, on a l’opportunité d’amener la bobine de tape… », parce qu’on l’a enregistré sur une bobine de tape comme à l’époque, et on l’a apporté à Abbey Road. C’est venu d’une idée, et on allait pas juste laisser ça comme une idée, on va trouver une façon de rentrer chez Abbey Road parce que c’est un rêve de tous. Encore dans l’idée de défoncer des portes, et bien là on a défoncé la porte d’Abbey Road. » – Alexis
Et pour finir, quel est le message que vous souhaitez faire passer?
« Principalement, le message ça va et ça vient avec les humeurs. Notre musique part d’un mood en général, on fait du rock alternatif, mais qui est aussi ambiant, des fois un petit peu plus hard rock. On est à la recherche de son et on est pas fixé sur « c’est la seule chose qu’on fait ». » – Adrien
« C’est pas la même recette tout le temps. On veut vraiment y aller avec l’inspiration, chaque membre amène sa touche. Et avec Tom, notre nouveau drummer, c’est le fun d’aller voir ces inspirations et de bâtir à partir de là. » – Chester
« J’aime vraiment ça travailler avec les gars. Je suis nouveau dans le band, et ils font vraiment un super beau travail et je trouve qu’avant d’aimer la musique, il faut aimer les gens avec qui tu la fait. » – Thomas
Pour plus de détails sur Nöyze et leurs dates de spectacles, visitez leur site web http://www.noyzemusic.com/ et vous pouvez vous abonner à leur NöyzeNation pour rester à l’affût de leur actualités.
Crédits photos : Joanie Raymond / Éklectik Média
Merci pour cette entrevue avec le groupe Nöyze
Vraiment intéressant et en prime des belles photos