Raya et le dernier dragon débarque aujourd’hui en salle dans certains cinémas au Québec et sur Disney+ dans l’accès premium (au coût supplémentaire de 34,99$) avec des échos plus que favorables, et ça se comprend. Cette œuvre animée de Don Hall et Carlos López Estrada se range sans l’ombre d’un doute dans la catégorie des grands crus de Walt Disney Animation Studios des dernières années, auprès de La Reine des neiges 1&2, Zootopie et Les nouveaux héros.
Il y a 500 ans, vivaient en harmonie dragons et les gens habitant sur les 5 îles formant Kumandra. Cette paix a été menacée par des forces maléfiques. Les dragons ont sacrifié leur vie pour protéger le peuple. Malheureusement, ce dernier est alors méfiant et s’est divisé. 500 ans plus tard, quand les forces maléfiques reviennent, la princesse asiatique Raya s’allie avec Sisu, le dernier dragon caché pendant des années, et tente de convaincre le peuple de s’unir de nouveau pour combattre l’ennemi.
Évidemment, Raya et le dernier dragon respecte les codes narratifs de Disney. On a donc droit à des animaux adorables venant contrebalancer le sérieux de l’histoire, à une transmission de valeurs et à des scènes d’action brillamment exécutées qui maintiennent l’intérêt. Or, à travers cette formule éprouvée, les scénaristes ont réussi à pondre une légende fictive remplie de charme et de modernité qui déploie une trame narrative intrigante et cohérente du début à la fin.
Les adultes seront agréablement surpris par sa complexité et sa capacité à faire réfléchir sur des valeurs plus que jamais essentielles à inculquer sans paraître moralisatrice et complaisante pour autant. Deux valeurs prédominent dans le récit : l’importance de travailler en équipe et l’importance de faire confiance aux autres malgré les craintes et les mauvaises expériences précédemment vécues.
Un autre vent de fraîcheur que propose Raya et le dernier dragon est assurément sa galerie de personnages féminins dans les rôles principaux. Qui plus est, ces personnages ne tombent pas dans les stéréotypes culturels et de genre. Raya et Sisu sont fonceuses, déterminées, persévérantes, combatives et acharnées. Au lieu de se pavaner dans de somptueuses robes et soupirer d’ennui, elles se permettent des moments de découragement sans toutefois perdre de vue leurs objectifs et continuent de faire face aux obstacles. Tous les éléments sont en place pour inspirer sincèrement des milliers d’enfants à la recherche de modèles différents.
Dans la version originale anglaise, l’actrice Kelly Marie Tran, connue pour sa participation dans la saga Star Wars, effectue un travail admirable teinté de remarquables nuances dans les émotions. De son côté, Awkwafina est aussi hilarante et investie qu’escompté. Elle flirte avec le cabotinage, mais l’évite habilement. L’actrice détentrice d’un Golden Globe (pour le film The Farewell) hérite des répliques les plus drôles et vole même la vedette aux facéties des animaux de compagnie et enfants relégués dans des seconds rôles. Ces derniers s’avèrent néanmoins attachants, moins redondants et plus développés psychologiquement que les autres animaux issus des dernières œuvres animées du studio.
Raya et le dernier dragon possède un visuel époustouflant qui donne l’impression de voyager. Les chorégraphies d’arts martiaux s’avèrent enlevantes, originales et impressionnantes. Bref, il ne faut pas manquer les aventures de Raya et de Sisu!