La reine des neiges 2 : être véritablement délivré et libéré

Parents, armez-vous de patience car vos enfants reprendront de plus belle les jeux de rôles où ils campent les sœurs Anna et Elsa car les spectaculaires nouvelles tenues qui pullulent dans la suite tant attendue les feront saliver! Qui plus est, à compter d’aujourd’hui,  lorsque vous franchirez une salle de cinéma bondée d’enfants surexcités et d’adultes raisonnables, vous aurez droit à un divertissement attachant et visuellement époustouflant.

Succédant au succès surprise de 2013, cet opus également inspiré du roman The Snow Queen de Hans Christian Andersen plongent ses protagonistes dans une nouvelle aventure captivante et sérieuse. Alors que les habitants d’Arendelle coulent des jours paisibles sous la gouverne de la Reine Elsa et que le maladroit Kristoff tente de trouver la manière parfaite de demander sa belle Anna en mariage, le spectre brumeux d’une forêt plus hantée qu’enchantée  menace d’effondrer le royaume. Entendant une mystérieuse et hypnotique voix, Elsa, aidée de ses célèbres compagnons dont sa sœur et le valeureux Olaf, entreprend un voyage pour sauver et son peuple et, par le fait même, comprendre ses troubles origines…

Même si le long-métrage attirera majoritairement un public de frimousses et que la première séquence s’avère être un retour en arrière dans l’enfance des sœurs alors qu’elle se font raconter un obnubilant fait vécu par leur père, Frozen 2 propose une offrande animée plus mature et moins enfantine que son prédécesseur. Outre l’absence l’effet de surprise dont souffre l’ensemble des suites cinématographiques, l’aspect magie varie drastiquement et dramatiquement. La quête de l’oeuvre s’inscrit parfaitement en symbiose avec l’évolution psychologique des protagonistes.  Subtilement, ils déploient de savoureuses questionnements existentiels, y compris Olaf! Ils s’interrogent sur leur avenir et sur le rôle qu’ils ont à jouer dans leur communauté. C’est peut-être moins attrayant pour les enfants mais très rafraîchissants pour ceux qui les accompagnent et qui ont ainsi l’impression d’assister à une oeuvre bien de son temps.

Évidemment, les chansons sont d’abord destinées à l’auditoire jeune, mais tous seront happés par la qualité des morceaux rehaussée notamment par la prédominance des percussions. Into the unknown aura forcément la même popularité internationale que Let it go, surtout qu’elle s’avère bien plus solide musicalement. Le désespoir exagéré de Kristoff sur Lost in the woods donne place à un délicieux pastiche des vidéoclips de ballades rock des années 80. À ce sujet, la mise en scène des numéros est absolument fabuleuse. Les couleurs, les angles des caméras, le graphisme minutieux…on se croirait à Broadway! Les images plus vraies que natures profitent au maximum de leur potentiel animé infini.

Les plus vieux remarqueront dans les paroles des double sens recherchés et intelligents. Être soi-même, goûter à la liberté, accepter de nouveaux défis, s’écouter, être capable de faire face seul  aux tempêtes seules tout en acceptant de l’aide et s’affranchir sont quelques uns des thèmes abordés. Aussi, Disney rompt lentement mais sûrement avec les clichés démodés des princesses. Anna et Elsa arborent souvent des pantalons tout en conversant un style enviable. Elles montrent également qu’une fille peut s’aventurer dans la nature avec un habit approprié et se traîner dans la boue, et que c’est totalement normal! Dans le clin d’œil ironique et jubilatoire réservé à la pièce Let it go, on sent l’intérêt du mythique studio de faire évoluer ses personnages et de faire preuve d’autodérision.

Bien entendu, ce sont Olaf et Sven qui se chargent principalement du volet humoristique, et heureusement, car certaines frimousses trouveraient le temps long par moments.  Au final, La Reine des Neiges II offre une conclusion satisfaisante en insufflant à des personnages extrêmement aimés un traitement mature dépourvu de redites.

La Reine des Neiges 2 sera à l’affiche à compter du 21 novembre 2019.

Crédits Photos : Disney

3.5