Simon Delisle présentait ce soir à la deuxième salle du Bordel Comédie Club la première médiatique de son spectacle solo Invincible. Un titre tout à fait à propos quand on considère que l’humoriste devait faire sa première montréalaise le 6 avril mais a annulé parce qu’il avait attrapé la COVID, qu’il vit avec le vitiligo et que ça a pris 12 ans avant qu’il puisse offrir son tout premier one man show. Et la salle comble du Bordel n’a pas tardé à exprimer au gagnant de la première saison du Prochain stand-up que l’attente en a drôlement valu la peine.
Au son de Can’t stop du groupe Red Hot Chili Peppers, Simon Delisle a marché vers la scène d’un pas déterminé et affichant un regard ému. Une respiration d’encouragement, les yeux levés au plafond et POW! Son train à vapeur était déjà en marche et n’a jamais perdu son rythme effréné. Une voix assumée qui porte, du charisme à revendre, des références culturelles qui surprennent et une énergie aussi invincible que son désir d’enfin être un humoriste reconnu. Tout y était pour une soirée hautement divertissante, délirante et farouchement tordante à plusieurs moments.
Devant un public hilare qui était friand de blagues salaces, audacieuses et déconcertantes, Simon Delisle s’en est donné à cœur joie dans le sans filtre légèrement provocateur. Armé d’un vocabulaire familier et recherché empreint d’ironie, il s’est moqué des travers de certaines personnalités connues et de l’Homme en général en s’incluant sans aucune gêne. Et comme cette liberté a fait du bien! Surtout que Simon Delisle, autant dans les gags plus sophistiqués que dans ceux carrément niaiseux, s’investit pleinement et sert des observations pertinentes auxquels on s’identifie parfois avec bonheur parfois en riant jaune intérieurement.
Avec Invincible, l’humoriste traite de panoplies de sujets d’actualité et du quotidien. Les enfants, la vieillesse, les influenceurs qui devraient passer devant une régie de l’influence avant d’envahir les réseaux sociaux, la pression sociale, le manque de chance, la vasectomie, la maladie et l’insomnie, le tout entrecoupé de transitions originales et fluides. Ces sujets peuvent paraître communs, mais Simon Delisle possède sans l’ombre d’un doute une façon bien à lui de les décortiquer. L’anecdote de la voiture qui a atterri littéralement dans la maison de Simon et ses astuces pour bien ventiler, soit les deux derniers numéros du spectacle, ont particulièrement généré des rires tonitruants qui donnaient mal à la mâchoire.
En première partie, l’humoriste Jessica Chartrand, qui a participé à la Carte Blanche Juste Pour Rire de Simon Gouache l’été dernier, a très bien réchauffé la foule. La jeune artiste de 34 ans a raconté son coming out, sa relation durable avec sa blonde et son physique s’éloignant des stéréotypes reliés aux lesbiennes. Ce numéro a très bien fonctionné auprès du public car il évitait, les clichés et débordait d’authenticité.
Simon Delisle part en tournée partout au Québec dès le jeudi 14 avril. Il sera de retour à Montréal au Club Soda le 13 janvier 2023. Pour connaître toutes les dates, cliquez ICI!
Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média