En cette fraîche soirée du 18 septembre, c’est une soirée totalement irlandaise qui attendait le public de l’Olympia de Montréal avec la venue de Hudson Taylor et Hozier. Du folk au rock indépendant, les artistes ont déclenché les passions dans une salle comble qui ne s’est pas fait prier pour chanter et crier bruyamment.
Le tout a commencé avec les frères Alfie et Harry Hudson-Taylor qui, de par leur beauté et charisme, ont réchauffé les spectateurs. Débutant par Travellin’ sur laquelle la mention de la métropole et l’harmonica déchaîné a donné le ton, le duo, accompagné de trois musiciens, a affiché leur sympathique intensité. Proposant des mélodies recherchées et garnies qui s’amusent avec les codes du folk et de la pop, les frères Hudson-Taylor ont prouvé qu’ils sont d’abord des musiciens passionnés et complices, tout spécialement dans leurs harmonies vocales. Leurs refrains farouchement accrocheurs arrachaient des sourires et contribuaient à une atmosphère rassembleuse.
La voix à la fois puissante et aiguë d’Alfie a suscité l’intérêt dès la première note. Les spectateurs étaient à même de ressentir toute son énergie et son authenticité. À certains égards, son spectre vocal faisait souvent penser à celui de Nate Reuss du groupe Fun. C’était particulièrement frappant sur la pièce Care. Bien des spectateurs connaissaient les paroles et les entonnaient avec cœur avec le duo qui était en performance à Montréal pour la toute première fois. Le groupe ne s’est pas gêné pour faire chanter la foule seule à plusieurs moments, notamment sur Don’t know why et One in a million, extrait de leur album Bear Creek to Came Street qui paraîtra ce vendredi! Ça promet pour Hudson Taylor qui, bien qu’il rappelle Mumford & Sons, possède son propre son unique qui captive et donne envie de taper frénétiquement du pied.
L’auteur-compositeur-interprète qui a connu la consécration avec Take me to church est ensuite débarqué sur la scène avec un timide sourire aux lèvres. Il a laissé sa guitare et sa voix chaude parler afin de maintenir la fougue de l’audience qui était encore chauffée à bloc grâce à Hudson Taylor. Entamant en force avec la pièce titre de son EP Nina Cried Power, Hozier a tôt fait d’instaurer une ambiance survoltée à saveur blues et gospel magnifiquement soutenue par ses exceptionnels musiciens et choristes. Tout l’Olympia vibrait déjà!
Cette magie s’est poursuivie lors de la deuxième pièce, Jackie and Wilson. Les spectateurs chantaient ce titre à tout rompre sans la moindre hésitation même s’il n’est pas un succès radiophonique. Imaginez alors l’atmosphère lorsque la suivante, From Eden, qui en est un, a retenti…L’immense élan d’affection provoqué par cette chanson a touché Hozier qui a alors affiché des sourires de plus en plus larges et contagieux. Le public n’a jamais arrêté d’accomplir efficacement sa tâche d’agir comme un karaoké à ciel ouvert.
Alternant donc entre les pièces du récent EP (Nina Cried Power) et celles de son premier opus homonyme, l’artiste n’a pas cessé d’épater. L’émotion brute qui se dégageait de sa splendide voix au grain irrésistible se mêlait à merveille avec les arrangements musicaux envoûtants. Cette symbiose possédait un attrait magnétique et énigmatique. Plus le spectacle avançait, plus Hozier gagnait en assurance dans ses interventions. Il a réussi à faire rire, surtout lorsqu’il a émis de sidérantes notes aiguës qu’il a demandé à la foule de reproduire.
L’énergie positive, endiablée et enveloppante a bien sûr connu son apogée lors de la livraison des bombes Someone new et Take me to church, laissant le public quitter la salle dans un total état de satisfaction.
Crédits Photos : Stéphanie Payez/Éklectik Média