Le 11 février dernier , nous avons encore eu droit à une belle présentation de Danse Danse qui mettait en vedette José Navas (Compagnie Flak) dans un programme intitulé Winterreise (Le Voyage d’hiver) à la Cinquième Salle de la Place des Arts.
Pour ce spectacle de danse contemporaine, José Navas était accompagné de Francis Perron au piano et du ténor Jacques-Olivier Chartier qui nous ont interprété 24 mélodies composées pour voix et piano par Franz Schubert (1797-1828) peu avant sa mort sur une poésie de l’allemand Wilhelm Müller (1794-1827).
Avant même notre entrée dans la salle, le spectacle était déjà commencé puisque José était déjà installé sur la scène, en profonde méditation, comme il le fait d’ailleurs à la plupart de ses spectacles. Une performance toute en douceur! Même si parfois les mouvements ou les gestes étaient saccadés, on y ressentait tout de même une douceur certaine. Chaque mouvement, chaque geste était calculé, avait sa raison d’être, tantôt pour exprimer la souffrance et la douleur, tantôt pour exprimer la joie et le bonheur. Dans la scène de nudité, présentée avec beaucoup d’art et de classe, les spasmes de douleur qu’il veut exprimer semblent d’une réalité incontestable.
Un spectacle abstrait dans lequel Navas exprimait ses états d’âmes clairement. Les gestes de ses mains étaient d’une précision et d’une grâce irréfutables, tout comme les mouvements de ses pieds assurés qui arrivaient à exprimer une gamme d’émotions incroyables. Plus nous le voyions et plus nous apprenions à le connaître, à le prévoir et surtout à l’aimer davantage.
Ses changements de costumes, effectués directement sur la scène, sont exécutés avec une telle discrétion qu’on a l’impression chaque fois d’une nouvelle apparition. En parlant de ses costumes, qui vont de pair avec lui, c’est-à-dire surprenants mais en même temps prévisibles, ils sont conçus par lui-même mais fabriqués par Sonia Bayer de L’Atelier de couture Sonya B & Nathan Kong. Ses masques en particulier m’ont ébahie, surtout le dernier.
Quant aux performances de Francis Perron au piano et du ténor Jacques Olivier Chartier, nous pouvons les qualifier de sans faute de part et d’autre. Il va sans dire que le spectacle n’aurait pas été le même sans leur participation. Nous avons donc eu droit à un triplé, un beau cadeau pour la St-Valentin qui approche.
Winterreise demeure à l’affiche de la Cinquième Salle jusqu’au 22 février inclusivement. Il reste encore quelques billets disponibles.