Pour une troisième édition cet automne, la ville de Laval propose une promenade urbaine au public ; le projet Zoom Art. En tout 17 artistes de Laval, du Québec, de la Saskatchewan et de la Colombie Britannique y participent et 35 œuvres sont affichées. Ainsi les œuvres d’art contemporain prennent place dans l’espace urbain, dans ce cas-ci le métro et la gare Montmorency à Laval. Empruntant à la publicité, les abribus et les panneaux publicitaires servent de supports aux œuvres choisies par la commissaire du projet Geneviève Goyer-Ouimette et les images se déploient dans de multiples spectres sociologiques et humanistes selon les différentes démarches créatives des artistes.
Dans un esprit de démocratisation de l’art, les stratégies publicitaires agissent en rendant les messages accessibles, chaque œuvre est expliquée simplement, sous chaque image se retrouve un texte contenant des phrases courtes et faciles de compréhension et un code QR pour obtenir des détails. Pour les panneaux publicitaires, les informations se retrouvent sur le site du projet. Le thème du projet Être ensemble colle à cette réalité post pandémique qui a transformé notre regard et les œuvres ont été retenues dans cet esprit.
À l’extérieur, longeant la gare, deux panneaux intitulés : Amour et Toujours, présentent des tableaux de l’artiste lavalloise Louise Robert, des abstractions colorées évoquant l’été, les champs et la nature, ces œuvres donnent de la lumière et mettent de la couleur dans cet univers grisâtre. Sur le boulevard de la Concorde, un immense panneau publicitaire juché très haut offre deux photos réalisées par Anne-Renée Hotte, dont, Toutes les familles heureuses se ressemblent, l’œuvre est la condensation de 13 vidéos dont le thème est la relation, les rituels familiaux, l’image rappelle les réunions extérieures pendant la pandémie.
Sur les quais du métro, des boites lumineuses (lumiquais) ont été installées attirant le regard des usagers, deux œuvres réalisées par l’artiste Caroline Hayeur qui s’intéresse à documenter et à rendre esthétique le quotidien sur lesquelles nous pouvons observer des photos prises à la caméra infrarouge de familles ayant acceptées de se faire photographier dans leur sommeil. Un abribus présente les photos des petites sculptures en porcelaine réalisées par Catherine Toupin qui expose comment nous percevons notre relation aux autres, faisant ainsi un parallèle avec le vécu des familles lors de la pandémie.
Une œuvre sensible et signifiante de l’artiste crie Meryl Mcmaster est présentée dans une boite lumineuse ; une photo de son visage et de celui de son père sur lesquelles sont projetées des images colorées provenant de son héritage autochtone. Une œuvre intéressante de l’artiste Karen Trask, une photographie d’une performance qu’elle a réalisée lors de sa résidence en création à l’université Mount Allison au Nouveau-Brunswick ; sur le campus elle a roulé et déroulé sur une distance de 5 kilomètres une boule de fil créée selon la méthode japonaise du shifu à partir des pages de 50 Petit Larousse illustré datant de l’année 1976 qui devaient être jetés.
Ses sources d’inspirations émanent de la fusion des lettres et des mots ainsi que de la mythologie grecque, dans ce cas, Sisyphe et le fil d’Ariane. Autant d’œuvres à découvrir que d’artistes, voilà une agréable façon d’enrichir notre passage dans les transports en commun et ainsi permettre au symbolisme et la beauté des images affichées de nous submerger. La balade peut aussi se faire à pied, à vélo ou en voiture, l’exposition brille par sa pertinence !
Une Invitation au parcours est offerte tout au long de la durée du projet qui se déroule du 24 septembre au 16 octobre 2022.