Vous savez, quand il nous est donné la possibilité de se revoir enfant, de s’émerveiller comme un enfant, c’est l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions recevoir et c’est un peu ce que nous avons vécu ce week-end, à la Salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts, lors du visionnement du film Fantasia de Disney, en compagnie de l’Orchestre Filmharmonique, dirigé par Alain Trudel, actuel directeur artistique, notamment, du Toledo Symphony Orchestra (Ohio, États-Unis).
Sortie en 1940, cette petite merveille cinématographique et musicale est intemporelle et sera toujours un chef-d’oeuvre de l’animation et ce que nous avons visionné hier est une version originale de 1940 et de Fantasia 2000, de Production GFN.
Le concept du spectacle, comme vous vous en doutez, est de présenter le film sur grand écran, mais au lieu d’utiliser la bande sonore du film, c’est plutôt l’orchestre sur scène qui joue exactement ce qu’il y a sur la pellicule de son et, facteur très important, en parfaite synchronisation avec les images qui elles sont restées telles quelles, des procédés technologiques aident évidemment à l’obtention de cette symbiose.
Le premier volet du film était consacré à Beethoven, au cours duquel nous avons notamment entendu le 1er mouvement de la fameuse 5ième Symphonie sur laquelle on pouvait surtout voir des images psychédéliques se superposer, mais toujours en maintenant le rythme musical ; ça prenait bien Walt Disney pour imaginer un tel concept, et surtout pour le réaliser, principalement quand on connaît les variations du thème, c’est sûrement ce qui rendait le travail intéressant et le défi de taille.
Nous avons aussi eu droit au ballet Casse-Noisette de Tchaikovsky, version abrégée, bien entendu, avec, entre autres, La danse des fleurs et comme l’a mentionné le Maestro, dans un vrai ballet, c’est impossible de faire danser les fleurs, alors que dans un film d’animation oui : nous les avons donc vues se dandiner les fameuses fleurs, et elles le faisaient bien! Pour La danse chinoise, on aurait dit des petits champignons qui se trémoussaient. Il va sans dire que le but de ce volet n’était pas nécessairement de respecter l’histoire à laquelle Tchaikovsky pensait lorsqu’il a composé le ballet, mais plutôt de créer des animations sur sa musique, d’ailleurs, il en est ainsi tout le long du film.
La danse du feu de Stravinsky, qui lui a été inspirée par une légende russe, a été habilement illustrée, surtout lors de l’éruption volcanique : le rouge du feu était presque épeurant. Heureusement au gré de la mélodie de Stravinsky, le calme est revenu et l’orignal que nous avions vu au début du segment, est revenu près du petit étang pour y retrouver la fée qui a réussi à s’agripper à ses cornes et s’enfuir avec lui, mais oh, dommage, c’était pour reprendre sa liberté. Quelle tristesse!
La danse des heures de Amilcare Ponchielli était, quant à elle, un vrai petit bijou. Cette pièce dans laquelle la harpe est par moment très présente et toute en douceur nous en a fait voir de toutes les couleurs. Tout d’abord, une autruche se réveille et nous fait un pas de deux…. en solo avant d’éveiller ses petits qui se mettent tous à danser le ballet pendant quelques secondes avant que les hippopotames ne s’éveillent à leur tour, endossent leur tutu et se mettent également de la partie. Là, c’est l’orgie qui commence, les bulles de savon, les fleurs, les libellules, etc. Le calme revient pour que nous ayons, cette fois, un vrai pas de deux entre l’autruche et l’hippopotame. Sans enlever la valeur au reste du spectacle, je crois que La danse des heures a été ma préférée.
Quant à mon coup de cœur, il se porte sur Pomp and Circumstance de Sir Edward Elgar. Il faut dire que cette pièce plutôt pompeuse, m’a toujours fascinée, surtout après avoir entendu la version des Boston Pops, il y a une trentaine d’années. Dans le cas de Fantasia, notre ami Walt s’en est servi pour illustrer, entre autres choses, l’arrivée des couples d’animaux dans l’arche de Noé. Quelle imagination! Vous savez qu’il aurait tout aussi bien pu utiliser La Marche triomphale d’Aïda de Verdi, également grandiose.
Le film s’est terminé sur Pines of Rome – IV de Ottorino Respighi, pièce et auteur que je ne connaissais pas et que j’ai beaucoup appréciés. Une musique douce avec une animation remplie d’amour et de tendresse dans une famille de baleines.
Sachez que ceci n’est q’un court résumé de tout ce que nous avons pu voir et entendre : s’il vous est donné de visionner ce film magnifique, ne le manquez surtout pas, et faites-en profiter la petite marmaille. Quel enfant n’aime pas les animations?… et quelle belle occasion d’initier leurs petites oreilles aux grands classiques!