Encensé par la critique et le public, et surtout un véritable rafraîchissement en matière de comédie d’horreur, Zombieland en a surpris plus d’un à sa sortie en 2009 avec son humour grinçant, son côté gore et ses scènes d’action originales. Voilà que, dix ans plus tard, le réalisateur Ruben Fleisher nous revient avec un deuxième volet, Zombieland 2 : Le doublé. Alors que le premier film a su bien entremêler les scènes comiques aux scènes d’action, la suite en revanche déçoit par son manque d’audace et n’est malheureusement pas aussi mémorable que son prédécesseur. Sans pour autant être un navet, le film propose un scénario sans relief et surtout très linéaire. Nous ne sommes pas vraiment convaincus de l’intérêt de faire une suite qui ne va nulle part…
Et qu’on se le dise, après dix ans d’absence, nous nous serions attendus à quelque chose de plus épique, des artifices qui nous donneraient la même sensation que nous avons eu lorsque nous avons visionné le premier film…, mais non. La bande-annonce nous a pourtant donné l’eau à la bouche avec ses prises de vues saisissantes et sa belle brochette d’acteurs qui viennent se greffer à nos vieux camarades tels Rosario Dawson (Rent), Luke Wilson (Alex & Emma), Zoey Deutch (Before I Fall) et Thomas Middleditch (Godzilla II). Avec une scène d’ouverture visuellement forte sur la chanson Master Of Puppets de Metallica, tout laissait présager que nous allions en avoir pour notre argent.
Nous retrouvons donc nos héros (Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Emma Stone, Abigail Breslin), des années plus tard, s’adaptant tant bien que mal à leur nouvelle vie à Zombieland, où chasser les morts-vivants est devenu une tâche quotidienne. Ils trouvent pour refuge nul autre que la Maison-Blanche, croyant enfin trouver une place bien à eux et bien à l’abri. Mais il se trouve que Little Rock (Breslin), maintenant plus vieille, ait envie de voler de ses propres ailes. Cette dernière décide donc de partir sans prévenir avec un jeune garçon hippie. Le reste du groupe décide alors de partir à sa recherche, ne la croyant pas en sécurité du tout. Sur leur chemin, ils découvriront que certains morts-vivants ont subi des mutations génétiques qui les rendent plus forts et plus résistants, ce qui occasionnera son lot de problèmes.
Dans l’ensemble, tout est là, mais il n’y a pas de scènes mémorables dans cette suite, comme il en fut pour le premier volet, comme par exemple l’excellent et marquant caméo de Bill Murray, ou l’interminable recherche des petits gâteaux Twinkies™ pour Tallahassee (Harrelson) ou encore la scène du clown-zombie. Zombieland 2 tente de remuer la sauce, mais ne réussit pas à y ajouter des ingrédients nouveaux. Il se limite à jeter ici et là des références du premier film pour garder, ce que nous croyons, l’attention des spectateurs.
Ce nouveau volet ajoute heureusement des personnages haut en couleurs vivement intéressants, comme Madison (Deutch), une jeune femme blonde aux allures niais, qui vient à elle seule apporter beaucoup de rebondissements. Il y a aussi la dure à cuire Nevada (Dawson) qui est prête à rugir comme une lionne et qui ne laissera pas Tallahassee indifférent. Pourtant, les nouveaux venus sont, encore là, sous-exploités. Franchement dommage, car ils ont énormément de potentiel pour apporter du mordant. Si un troisième volet voyait le jour, nous espérons sincèrement qu’ils s’intéressent à leur histoire. La force de ce film réside finalement aux scènes d’action et au visuel qui est véritablement époustouflant. Pour ça, ils savent s’y faire ! La scène du Monster Truck qui écrabouilles les zombies m’a énormément plu.
Pour le reste, Zombieland 2 demeure un beau divertissement sanglant qui fera plaisir au public, mais sans plus. Je lui donne la note de 6/10.
Crédit de la photo de couverture : © Columbia Pictures